La FFP interroge Auvergnats et Limousins sur leur rapport à la formation professionnelle

Par - Le 01 septembre 2011.

“38 % des actifs des Régions Auvergne et Limousin n'ont jamais suivi une formation de leur vie ! Ce chiffre donne à réfléchir." Pierre Courbebaisse, vice-président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), commente ainsi les résultats du premier sondage sur la perception de la formation professionnelle dans ces deux régions.

Ce sondage, réalisé par l'Institut Harris, révèle qu'il n'existait pas de différences fondamentales entre l'Auvergne et le Limousin sur ces thèmes précis. D'autant, comme le rappelle le vice-président de la FFP “que, dans les deux cas, nous sommes face à des régions vieillissantes, mais connaissant tout de même un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale".

Les personnes interrogées, qu'elles soient ou non salariés, ont très largement le sentiment que la formation professionnelle permet d'être plus efficace dans son métier (94 %), aide à se réorienter ceux qui souhaitent changer de métier (86 %) et favorise les évolutions internes au sein de l'entreprise (82 %). Toutefois, seuls 46% des salariés et chômeurs formalisent aujourd'hui un souhait de formation.

Autre enseignement : une formation professionnelle est jugée “réussie" avant tout lorsque l'on peut appliquer immédiatement dans son entreprise ce que l'on a appris (39 %), que le formateur se montre pédagogue (31 %) et que l'on reçoit un diplôme ou un certificat à l'issue de la formation (31 %).

Pour les actifs limousins et auvergnats ayant suivi une formation, celle-ci a très majoritairement été jugée utile, voire très utile (44 %). “Ces publics sont à la fois en demande de formation, rappelle Pierre Courbebaisse, mais aussi de certification. Ce qui pose parfois des problèmes avec l'offre existant sur ces deux régions. Les organismes formateurs vont donc être amenés à effectuer un grand écart entre leurs parcours et les titres auxquels ils permettent d'accéder pour faire face à ce dilemme."

Autre problème mis en exergue, les catégories “défavorisées" demeurent celles pour lesquelles l'information sur la formation est la plus vague. “Ces personnes rencontrent souvent des problèmes de projets de formation et ignorent quels organismes sont susceptibles de leur fournir une information en amont", souligne le vice-président de la FFP. Parmi les besoins pointés par ce public, l'apprentissage aux savoirs de base représente un chiffre non négligeable. “En dépit des nombreuses formations déployées par le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels, les Opca ou les pouvoirs publics, aucune action de formation efficace ne peut être prescrite à ces publics sans une politique volontariste d'accompagnement. Il ressort clairement de l'enquête que ces populations ressentent une certaine peur face à l'idée de « retourner à l'école »", observe-t-il.

Demeure, enfin, une problématique liée à la situation de l'économie régionale : “Les économies auvergnates et limousines auraient besoin de davantage de commerciaux formés, mais, malheureusement, l'offre de formation est insuffisante au regard des besoins de l'économie locale."