Commerce de détail - Contrats de professionnalisation : quelle valeur ajoutée pour une insertion durable ?

Par - Le 01 septembre 2011.

Le Forco, Opca du commerce et de la distribution, a publié au cours de l'été les résultats d'une étude portant sur la valeur ajoutée des contrats de professionnalisation dans le commerce de détail, dans la perspective d'une insertion professionnelle durable.
Il apparaît que ce type de contrat représente un tremplin pour l'emploi dans le secteur. Ainsi, 51 % des salariés ayant intégré une entreprise via ce dispositif ont reçu une proposition d'embauche de leur entreprise d'accueil (dont 75 % en CDI), 58 % ont trouvé un emploi immédiatement après leur contrat de professionnalisation et 77 % de ces jeunes connaissent une entrée dans l'emploi quelques mois après la fin de leur contrat (dont 78 % à plein temps).
Pour Yves Georgelin, délégué général du Forco, cette étude “confirme la pertinence de l'alternance pour le recrutement durable des nouveaux employés du commerce, mais aussi les écueils récurrents qui subsistent pour améliorer le dispositif tant du côté des entreprises que des jeunes".

Un outil de prérecrutement

De fait, du côté des employeurs, le recours au contrat de professionnalisation demeure principalement motivé par l'attractivité des rémunérations des jeunes et par l'intérêt d'un outil de prérecrutement combinant formation théorique et apprentissage du métier in situ.

Toutefois, les résultats de l'étude ne font pas l'impasse sur les difficultés d'insertion que peuvent rencontrer les jeunes en contrat de professionnalisation. Ainsi, une fois le contrat conclu, rares sont les organismes de formation organisant un réel suivi, en organisant, par exemple, des visites sur site pour juger de la réalité vécue par ces jeunes, rarement tutorés. “L'Opca souhaite s'inscrire dans une démarche de progrès, indique Yves Georgelin, nous souhaitons mobiliser davantage les centres de formation concernés, mais également accompagner sur un plan méthodologique les responsables et tuteurs en entreprise."

C'est la motivation qui prime

Une initiative d'autant plus louable que la motivation demeure, tant aux yeux des employeurs que des publics en contrats de professionnalisation, l'une des portes d'entrée les plus significatives pour les métiers du commerce et de la distribution. Pour illustration, 84 % des salariés interrogés dans le cadre de l'étude affirment que l'attrait des emplois proposés a justifié leur choix de se tourner vers ce secteur. Pour 91 % d'entre eux, l'alternance représente la certitude d'acquérir une expérience professionnelle.

Cependant, pour le Forco, des progrès demeurent encore envisageables en matière d'accueil et d'accompagnement de ces salariés, car environ un tiers d'entre eux (28 %) mettent fin à leur contrat avant terme, essentiellement par le biais d'une démission. L'explication la plus souvent retenue demeure la méconnaissance de ce secteur économique ou de fausses idées sur les conditions de travail dans la branche du commerce et de la distribution. Les entreprises de petite taille, pour leur part, reconnaissent un défaut d'outils de recrutement performants, ainsi que des difficultés à juger de la motivation des candidats avant leur embauche.

Des problématiques que le directeur général du Forco se propose de résoudre par le biais d'une démarche qualité accrue, d'une communication ciblée en faveur d'une meilleure orientation des candidats, d'une mobilisation de la préparation opérationnelle à l'embauche et de la publication d'outils, tels que des guides pratiques ou des livrets de suivi. “Autant de pistes de travail déclinées en partenariat avec les branches et les acteurs de l'emploi et de la formation concernés", souligne Yves Georgelin.