Métallurgie : le fonds A2i mobilise 7,2 millions d'euros pour les projets d'insertion de 9 500 demandeurs d'emploi de longue durée
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 novembre 2011.
La problématique du chômage de longue durée a été inscrite au cœur des travaux du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE). Un choix qui s'imposait eut égard aux précédents travaux du Conseil qui avaient jusqu'à présent porté sur les mesures anticrise pour l'emploi ou les diagnostics sur l'emploi des jeunes. À cet effet, le COE a auditionné, le 11 octobre dernier, Denis Boissard, directeur d'A2i (Agir pour l'insertion des chômeurs de longue durée), un fonds de dotation créé en décembre 2009 à l'initiative de l'Union des industries des métiers de la métallurgie (UIMM). Présidé par Anne Lauvergeon, administratrice de GDF-Suez, ce fonds est doté de 70 millions d'euros sur cinq ans.
“A2i soutient des projets de terrain contribuant à l'insertion professionnelle des jeunes et des adultes en difficulté sur le marché du travail, en priorité dans les métiers de l'industrie, a expliqué Denis Boissard. Nous privilégions la construction de parcours vers l'emploi comportant un sas d'insertion et de préqualification, grâce à des partenariats avec des structures d'insertion par l'activité économique, ainsi qu'un cursus de formation qualifiante en alternance (apprentissage ou professionnalisation) grâce à la mobilisation de l'appareil de formation de la métallurgie."
Ainsi, à la fin septembre 2011, ce ne sont pas moins de 65 projets concernant un public potentiel de 9 500 personnes en difficulté qui ont été soutenus à hauteur de 7,2 millions d'euros. “Les trois-quarts de ces projets sont portés par une UIMM territoriale", a précisé le directeur d'A2i.
Information pour les prescripteurs aussi
L'une des priorités des actions consiste à orienter les demandeurs d'emploi vers les métiers en tension : “De vrais gisements d'emploi, dans l'industrie, le BTP, l'hôtellerie-restauration, la grande distribution, la propreté, la sécurité, la logistique ou les services à la personne", a insisté Denis Boissard. Mais cette orientation présuppose également “des entreprises moins sélectives, plus ouvertes à des profils moins formatés et plus atypiques". À ce titre, A2i se propose de déployer des actions de découverte des métiers et des visites d'entreprises en direction des intéressés, mais aussi de mettre en œuvre des dispositifs pérennes de sensibilisation et d'information des prescripteurs (conseillers de Pôle emploi, des Maisons de l'emploi, des Missions locales, etc.). Le directeur du fonds a d'ailleurs rappelé l'existence d'une expérimentation baptisée “Profession emploi", en cours de déploiement dans le département de la Seine-et-Marne, d'ores et déjà accompagnée par des entreprises telles que Disney, Ikea, Vinci ou Carrefour.
Sas de préqualification
“Le passage par un sas d'insertion-préqualification est souvent nécessaire, a ajouté Denis Boissard, c'est un préalable indispensable pour que ces publics puissent apprendre à nouveau les codes de l'entreprise ou acquérir le socle de connaissances de base nécessaire à l'entrée dans le processus de formation qualifiante." Afin d'y parvenir, le directeur d'A2i préconise la sous-traitance de cette acquisition des codes et des connaissances à des structures d'insertion par l'activité économique (chantiers-écoles, entreprises de travail temporaire, etc.), l'organisation d'un parcours d'insertion passant par la création d'ensembliers de l'insertion (à l'image d'entrepreneurs sociaux tels que Vitamine T, Id'ées, groupe SOS, etc.), mais aussi la validation des prérequis par la méthode de recrutement par simulation développée par Pôle emploi. Mais surtout, comme l'a expliqué Denis Boissard : “Les publics concernés par cette phase d'insertion et préqualification ont besoin de temps pour construire ou reconstruire un projet professionnel, et nous devons tenir compte de ce facteur."