Dix ans après sa mise en œuvre, le certificat informatique et internet contribue toujours à l'insertion professionnelle

Par - Le 01 mai 2012.

Le C2i ? “Une certification née du besoin des étudiants de maîtriser les nouvelles technologies de l'information et de la communication et de pouvoir garantir cette compétence auprès d'un employeur", a rappelé Claude Bertrand, de la Mission numérique pour l'enseignement supérieur (au ministère), à l'occasion du colloque de Lyon. Il est vrai qu'en 2002, lors de sa mise en œuvre, il n'était que très peu question de “digital natives" ou de “natifs du numérique", cette fameuse Génération Y soi-disant née avec une connexion internet directement greffée dans les synapses. Et avec l'arrivée en masse de ces “enfants du digital" dans les amphis, à partir des années 2000, on pouvait craindre que ce certificat informatique et internet ne soit devenu obsolète dix ans après sa mise en œuvre.

6 000 demandes d'inscription

Or, à en croire Claude Bertrand, “c'est précisément tout le contraire !" Le C2i non seulement rencontre un succès croissant auprès des étudiants en formation initiale, mais séduit également les adultes s'y inscrivant au titre de la formation continue, voire de la VAE. Ainsi, près de 6 000 demandes d'inscription à ce certificat ont été déposées auprès des établissements universitaires français certifiés LMD. Qu'il soit de niveau licence (C2i-1) ou master (C2i-2), voire spécialisé (C2imd pour les métiers du droit, C2ims pour ceux de la santé, C2imi pour les ingénieurs, etc.), ce certificat demeure l'un des outils dont dispose le ministère de l'Enseignement supérieur pour “réduire la fracture sociale née de la fracture numérique", selon les termes de Nathalie Denos, de l'Université Pierre Mendès-France Grenoble-II.

“Le C2i garantit l'employabilité de son titulaire"

Aux yeux de Nicolas Postec (DGesip-Mines [ 1 ]Direction générale pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle - Mission numérique pour l'enseignement supérieur. , Université du Maine), le C2i constitue un “contrat de confiance" certifié par l'autorité universitaire quant aux compétences informatiques réellement maîtrisées par le titulaire d'un tel certificat. “Le C2i : un titre à la fois homogène, impartial et qui remplace efficacement les listes de logiciels qu'un individu est susceptible d'inscrire sur le CV qu'il présente à un recruteur", a-t-il indiqué. Le tout dans un cadre dépassant les frontières, qu'elles soient étatiques (le C2i est reconnu au niveau européen) ou corporates (contrairement aux certificats spécifiques développés, par exemple, par Microsoft, Cisco ou IBM, uniquement valables en interne du groupe). “Le C2i garantit l'employabilité de son titulaire", a résumé l'universitaire.

Problème : ce certificat demande encore des efforts en termes d'harmonisation des référentiels et des modalités d'évaluation… mais plus encore de publicité auprès des entreprises qui connaissent peu ce titre. Une problématique à laquelle le ministère de l'Enseignement supérieur a décidé de s'attaquer via une collaboration accrue avec les branches professionnelles (sur la base d'une inscription du C2i dans le cadre des partenariats existant entre le ministère et les branches), mais aussi en déployant une campagne de communication auprès des organisations patronales (UnaPL, Medef, etc.) visant à ce que celles-ci intègrent le C2i à leurs référentiels des métiers.

La fac, le sénateur et les candidats

Lionel Collet l'affirme : “L'Université est devenue professionnalisante : il faut sortir des vieux schémas !"
Et, selon lui, si quelqu'un n'est pas “sorti de ces vieux schémas", c'est bien Gérard Larcher, auteur d'un rapport sur une réforme de la formation professionnelle qui ne mentionne nullement les facs parmi
les acteurs de la formation.

“Normal !, a tranché l'ancien directeur de la CPU, Gérard Larcher est un vétérinaire, issu d'un parcours classique « prépa et école ». Il ne connaît pas l'Université. Il agit selon les réflexes d'un homme qui connaît peu les cursus universitaires qui forment pourtant les professionnels que sont les avocats ou les médecins, sans compter les diplômés issus des IUT !" Peu satisfait, donc, par les propositions de l'ancien président du Sénat, Lionel Collet indique en revanche que “la proposition de François Hollande de réinstaurer une spécialisation progressive dans le premier cycle de l'enseignement supérieur constitue une mesure attendue". Quant à l'idée, émise par Jean-Luc Mélenchon avant le premier tour, de supprimer la loi LRU, “elle paraît compliquée à mettre en œuvre, car elle revient à abroger le Code de l'éducation".

Notes   [ + ]

1. Direction générale pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle - Mission numérique pour l'enseignement supérieur.