La Région Limousin attend de l'État le “rétablissement des moyens" à disposition de la formation
Par Philippe Grandin - Le 16 mai 2012.
La nomination du nouveau gouvernement, dans l'attente des élections législatives, laisse entrevoir une amélioration des relations État-Régions, notamment en matière d'application des orientations des CPRDFP.
Jean-Paul Denanot, président PS de la région Limousin et président de la commission formation de l'ARF, avait indiqué que la situation de “fronde" annoncée par certaines Régions face au non-respect par l'État des orientations des CPRDFP (contrats de plan régionaux de développement des formations professionnelles) pourrait se débloquer après l'élection présidentielle. Interrogé par L'Inffo après le deuxième tour, il rappelle que, de son point de vue, “l'État n'a pas respecté ses engagements, compte tenu de la diminution des effectifs dans l'Éducation nationale". Au total, depuis 2007, près de 1 000 postes ont été supprimés dans le Limousin, “sous prétexte de RGPP" (révision générale des politiques publiques) et “d'une vision strictement comptable de l'éducation, et plus généralement de la formation et de l'aménagement du territoire".
Le président de la Région Limousin ajoute : “Nous attendons de l'État qu'il remette les moyens à disposition de la formation. Le gouvernement précédent a réalisé des économies qui se sont traduites par une réduction de la durée de préparation du baccalauréat professionnel, soit de quatre à trois ans. Ce diplôme se préparait à partir du BEP (deux ans), puis nécessitait encore deux ans de préparation. Aujourd'hui, il s'obtient en trois ans, ce qui signifie que nous avons perdu une année avec des conséquences sur la valeur même de ce diplôme et la perte de postes d'enseignants." Suite à l'élection de François Hollande à la tête de l'État, l'élu socialiste commente : “Si l'État avait respecté son engagement, il ne serait plus question d'aller en justice. Aujourd'hui, le nouveau gouvernement n'a pas les moyens d'agir sur cette question. Il faut obtenir une majorité à l'Assemblée nationale et la question se posera ensuite."
L'académie de Limoges est l'une de celles qui devrait perdre le plus de postes d'enseignants à la rentrée 2012. “Nous attendons avec inquiétude la prochaine rentrée scolaire, souligne Jean-Paul Denanot. Sous notre pression, le Rectorat a rétabli des sections d'enseignement professionnel en mobilisant les moyens de remplacement pour assurer la rentrée 2012. Des moyens qui feront ensuite défaut. Je souhaite qu'il y ait une vrai négociation, en septembre-octobre prochains, entre les autorités académiques, le préfet de région et la Région pour la rentrée 2013, et non pas que nous soyons seulement destinataires de propositions de carte scolaire déjà arrêtées et qui font fi des grandes orientations signées dans le cadre du CPRDFP."