Le Medef souhaite aborder la mobilité en entreprise “et tout ce qui la freine"

Par - Le 01 juin 2012.

Trouver des solutions pour favoriser, au sein de l'entreprise, les formations “non pas uniquement liées au poste de travail, mais plutôt à l'employabilité en général, afin de permettre, à terme, un fonctionnement du marché du travail plus souple et plus fluide". C'est l'un des sujets que Laurence Parisot souhaiterait voir aborder lors de la conférence nationale pour la croissance et l'emploi programmée pour avant la mi-juillet. “De manière générale, nous souhaitons travailler sur la mobilité en entreprise et tout ce qui la freine, que ce soit le logement ou la formation."

La présidente du Medef a en effet détaillé les chantiers “emploi" jugés prioritaires par l'organisation patronale à Michel Sapin, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. À l'occasion de sa conférence de presse mensuelle, le 22 mai, elle a résumé ces priorités.
“Nous devons avoir le courage d'aborder le fonctionnement du marché du travail", a-t-elle déclaré. Affirmant ainsi qu'il faut “aller plus loin" dans la “flexisécurité", et pour ce faire, “continuer le travail de négociation activité-emploi". La négociation entre le patronat et les syndicats sur les accords de sauvegarde de l'activité et de l'emploi, qui devait reprendre le 16 mai, a été reportée à une date ultérieure. “Ce report n'a été décidé que pour mieux inscrire cette négociation dans le programme de la conférence de juillet", a indiqué Laurence Parisot. Les “besoins en matière d'emploi et de compétitivité" est un thème de débat vivement souhaité par le Medef. “Il faut travailler sur cette problématique, car il y a souvent inadéquation entre l'offre et la demande sur le marché de l'emploi."

Parmi les sujets phares, Laurence Parisot cite également la modernisation du dialogue social et la qualité de vie au travail (lutte contre les discriminations, promotion de l'égalité hommes-femmes, etc.).

Une réforme de la représentativité patronale est “le cadet des soucis des entrepreneurs"

Interrogée sur la création d'un ministère délégué à l'Économie sociale et solidaire, et sur les possibles implications de cette décision quant à une éventuelle prochaine réforme de la représentativité patronale, Laurence Parisot a déclaré “ne pas souhaiter commenter l'organisation du gouvernement". Ajoutant simplement : “L'économie sociale est une économie qui existe, alors pourquoi pas y consacrer un ministère ?"

Sur l'éventualité d'une réforme de la représentativité patronale, elle a affirmé que cela ne lui poserait “pas de problème si le dossier était ouvert, mais aujourd'hui, dans la situation où nous sommes, c'est le cadet des soucis des entrepreneurs. Quand nous avons ouvert une négociation sur la représentativité syndicale en 2006-2008, il y avait de bonnes raisons à cela. La CGT et la CFDT le demandaient, car elles avaient fait le constat de la faiblesse des taux d'adhésion aux syndicats". Or, “côté patronal, aucune organisation représentative n'est demandeuse", a-t-elle avancé. Par ailleurs, “à en croire les chiffres officiels les plus récents, 50 % des entreprises françaises sont adhérentes à une fédération professionnelle. Bref, cela n'a rien à voir avec la faiblesse des taux d'adhésions côté syndical".

Pour la CFE-CGC, il faut prendre “à bras-le-corps" les plans sociaux

“La méthode que le Premier ministre souhaite instaurer me convient, car elle donne aux partenaires sociaux le temps de s'exprimer et de travailler sur divers sujets, ce qui sera le cas dans le cadre de la conférence de juillet prochain", a déclaré Marie-Françoise Leflon, secrétaire nationale CFE-CGC en charge de l'emploi, interrogée par L'Inffo le 25 mai.

En matière d'emploi, elle entend rappeler les revendications de sa confédération, car
“il s'agit bien de prendre à bras-le-corps la situation du chômage et des plans sociaux".

“Le cœur de la réflexion" à mener, inscrit dans le pacte social de la CFE-CGC, “c'est l'emploi, tout pour l'emploi et rien que l'emploi". Pour assurer la sécurisation du parcours professionnel du salarié tout au long de la vie, “nous pouvons mener des réflexions sur les cas de baisse d'activité et de chômage partiel". Enfin, “la sortie de l'emploi ainsi que le retour à l'emploi" doivent également être sécurisés “et cela passe par une indemnisation qui reste sur la base d'un régime assurantiel". Et de conclure : “Il est évident que ces démarches ne peuvent se faire que si nous avons un service de l'emploi efficace".