Devant le Cese - François Hollande déclare la formation “élément déterminant du redressement productif"
Par Béatrice Delamer - Le 17 juin 2012.
Éducation et formation professionnelle constitueront donc l'un des éléments déterminants du redressement productif national du quinquennat de François Hollande. Ce dernier, qui s'exprimait le 12 juin devant le Conseil économique, social et environnemental, à l'invitation de son président, Jean-Paul Delevoye, aura longuement insisté sur la nécessité d'une formation “pour les cadres, pour les salariés, pour les entrepreneurs, afin que la France reste compétitive".
C'est donc devant l'assemblée plénière de ce “lieu où s'agrègent toutes les France qui font la France" qu'est le Cese (dont les membres sont issus de la société civile, qu'elle soit syndicale, entrepreneuriale, agricole, associative, etc.) que le président a choisi, à quelques semaines de la conférence sociale (qui se tiendra également au Palais d'Iéna) de présenter les grandes orientations de son quinquennat dont les chantiers principaux seront l'emploi et le dialogue social.
“La question de la sécurisation des parcours professionnels sera abordée lors de la conférence sociale", a-t-il promis, précisant qu'une telle politique ne pourrait passer que par une clarification des rôles entre l'État et les Conseils régionaux. Des Régions qui pourraient se voir accorder, dans le cadre de l'acte III de la décentralisation, une “responsabilité accrue" en matière de formation des demandeurs d'emploi, ce qui se traduirait, selon François Hollande, par davantage de moyens accordés à celles-ci par l'intermédiaire, notamment, de la banque publique d'investissement que le président compte créer. Parmi les autres thèmes à l'agenda de la conférence sociale, François Hollande a évoqué le développement de la formation tout au long de la vie comme “élément essentiel du redressement productif", mais aussi le choix de solutions négociées en matière de chômage partiel ou les contrats de génération, qualifiés par lui de “moyens de lutte contre le chômage des jeunes et celui des seniors".
Quant à l'éducation, François Hollande l'a également définie comme primordiale, puisqu'il veut rétablir la formation professionnelle des enseignants en créant des écoles supérieures du professorat et de l'éducation, mais compte également sur cette institution pour poursuivre et même accroître le développement de l'apprentissage. Autant d'engagements qui, pour François Hollande, ne pourront faire l'économie du dialogue social. D'ailleurs, ce 12 juin, le chef de l'État s'est engagé à ce “qu'aucune loi devant modifier le statut, les conditions de vie au travail ou le sort quotidien des salariés ne soit établie ni adoptée sans une étroite concertation préalable avec les organisations qui les représentent".
Benjamin d'Alguerre
"Délégués au redressement productif" en Régions
“Renforcer la réactivité de l'État, en le dotant d'une force de réflexion stratégique et opérationnelle (…) capable d'intervenir (…) en identifiant les entreprises en difficulté pour les accompagner dans la construction de projets industriels viables." Tel est l'objectif du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg qui a annoncé le 13 juin la nomination de 22 délégués en métropole. Nommés et placés sous l'autorité des préfets de région, ils auront deux missions principales : d'une part, animer une “cellule régionale de veille et d'alerte précoce", et d'autre part, soutenir les entreprises de moins de 400 salariés dans la résolution de leurs difficultés. Ils conduiront les négociations avec les banques, les créanciers, les clients et fournisseurs, ainsi que la Banque de France, et formuleront des recommandations en matière de mobilisation des dispositifs publics.
Cinq groupes de travail avec les Régions ARF
Pas moins de cinq groupes de travail ont été définis entre l'Association des Régions de France (ARF) et le ministère du Travail, en vue de la préparation de la conférence sociale des 9 et 10 juillet. L'un d'entre eux est entièrement dédié à l'Afpa. Les autres vont se pencher sur l'apprentissage et l'alternance, l'orientation et l'accompagnement vers l'emploi, la commande de formation et, enfin, le pilotage des “cartes de formation".
“Ces groupes de travail ont été montés pour travailler sur le nouvel acte de la décentralisation, explique Anne Wintrebert, déléguée au développement économique et à la cohésion sociale à l'ARF. Et nous travaillons de façon globale sur cet aspect et sur la préparation de la conférence sociale".
Les Régions ARF sont donc pleinement associées et partenaires du gouvernement. Outre Michel Yahiel, ancien délégué général de l'ARF, nommé conseiller social du président de la République, Nicolas Grivel,
ancien directeur de la formation professionnelle et de l'apprentissage au Conseil régional d'Île-de-France nommé directeur de cabinet adjoint de Michel Sapin, c'est Jérôme Giudicelli, ancien directeur général délégué emploi, économie et innovations au Conseil régional des Pays de la Loire, et précédemment directeur de la formation professionnelle et de l'apprentissage, qui devrait être bientôt officiellement nommé conseiller technique en charge de la formation. Il travaille déjà avec Jean-Paul Denanot, président du Conseil régional Limousin et président de la commission formation de l'ARF, qui pilote les groupes de travail.
Béatrice Delamer