Services à la personne - Un levier d'insertion pour les publics éloignés de l'emploi
Par Knock Billy - Le 01 août 2012.
Les métiers liés aux services à la personne peuvent représenter une réelle opportunité d'insertion, assurent Élodie Alberola, Léopold Gilles et Florence Tith, dans une étude que le Crédoc [ 1 ]Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie a consacrée à ce secteur d'activité où plus de 500 000 emplois ont été créés en vingt ans.
Selon les projections du Centre d'analyse stratégique, les perspectives de croissance sont positives pour les vingt ans à venir. Et même le ralentissement dû à la crise montre “la nécessité d'orienter plus efficacement les candidats potentiels, et notamment les demandeurs d'emploi, vers le secteur", indiquent les chercheurs. Encore faut-il que certaines conditions soient respectées : notamment, que de réelles passerelles existent entre le monde de l'insertion et les emplois ordinaires du secteur.
Car ces métiers restent peu attractifs : emplois à temps partiel, multi-salariat, travail le week-end, niveaux de rémunération faibles, compris entre 600 euros et 900 euros net par mois. Ils représentent un recours pour les moins diplômés (près d'un salarié sur trois sans diplôme) et les populations d'origine étrangère (plus d'un salarié du secteur sur dix). Même si les chercheurs du Credoc pensent qu'il devrait “s'ouvrir progressivement aux jeunes et aux hommes". Ces emplois exigent de posséder un socle de compétences, et de satisfaire un des exigences, notamment, en termes de qualités relationnelles, jusqu'à la capacité de “faire émerger" les potentialités de la personne dépendante aidée. Des prérequis qui confirment l'importance de l'orientation et de l'accompagnement.
Les dispositifs d'accompagnement portés par les Conseils généraux et Pôle emploi “ont encore peu investi les services à la personne et se limitent à la mise en place de plateformes collectives de recrutement, d'information et de formation". Pour leur part, les structures de l'insertion par l'activité économique (SIAE), notamment les associations intermédiaires, qui se sont positionnées très tôt, se heurtent à des difficultés importantes : faible intégration au tissu économique, difficultés d'accès aux formations et manque de motivation des salariés.
La mise en place récente de groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (Geiq) dans le domaine de l'aide à domicile et du médicosocial pourrait lever ces freins. Plus proches de l'emploi que les SIAE, ils seraient en mesure d'“apporter une solution à la question de la professionnalisation et au temps partiel subi, l'objectif étant de proposer des emplois à temps plein". Selon les chercheurs, leur réussite, dans ce secteur dont “le modèle économique n'est pas encore stabilisé", dépendra de leurs capacités à réunir un nombre suffisant de structures et de salariés, afin de “permettre une mutualisation efficace de l'offre et de la demande de main-d'œuvre".
Notes
1. | ↑ | Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie |