Champagne-Ardenne - L'École de la 2e chance de célèbre dix ans d'actions

Par - Le 01 octobre 2012.

L'objectif de l'École de la 2e chance en Champagne-Ardenne est d'amener les jeunes, âgés entre 16 et 25 ans, de niveau infra V ayant quitté le système scolaire depuis plus d'un an, et sans diplôme, à une insertion durable. À travers l'accès à un emploi, il s'agit également, pour eux, d'accéder à une reconnaissance professionnelle dans le cadre d'un métier qui leur permettra de se former tout au long de leur vie. Dix ans après sa création, ce dispositif compte 9 sites en Champagne-Ardenne et accueille chaque année plus de 950 jeunes sans qualification ni emploi. Cet anniversaire a été célébré dernièrement, avec le soutien du Conseil régional, dans le cadre de la 66e foire de Châlons-en-Champagne.

La Région avait décidé, en janvier 2002, avec le soutien financier du FSE (Fonds social européen) et de l'État, de créer ce dispositif innovant dont l'impulsion venait du Centre Alfor. “C'est une initiative que la Région a fortement appuyée et dont elle a été le financeur majeur ces dernières années. De plus, nous avons ouvert sur tous les bassins d'emploi de la région une École de la 2e chance en nous appuyant sur des organismes de formation existants, explique Jean-Paul Bachy, président du Conseil régional. Depuis 2002, 6 000 jeunes ont été accueillis sur le dispositif avec un taux de sorties positives de 60 % vers la formation et l'emploi. Sur 10 ans, c'est impressionnant. Cela signifie que des jeunes en échec scolaire et sans aucune formation ont pu être remis en selle. Cette réussite tient surtout aux caractéristiques mêmes du dispositif dont la pédagogie diffère de celle de l'école traditionnelle."

Le parcours des jeunes est individualisé et basé sur l'alternance, l'entreprise étant le lieu d'acquisition des premiers gestes professionnels et de compétences techniques. Une forte utilisation de l'outil informatique soutient tout à la fois la remise à niveau des savoirs de base et l'acquisition de l'autonomie, éléments déterminants pour l'entrée dans la vie active. “Nous avons contracté des partenariats avec les acteurs de l'offre de formation, à savoir les centres de formation pour adultes, des lycées agricoles, des CFA, des organismes de formation des chambres consulaires, qui se réfèrent à un cahier des charges commun, rappelle Jean-Paul Bachy. Une partie de la mission des É2C est de mener un travail de motivation et de socialisation auprès des jeunes, c'est-à-dire leur réapprendre ce qu'est le travail et à faire un effort sur eux-mêmes." Le parcours type d'un jeune est de six à sept mois. La clé de voûte reste le formateur référent : outre son rôle d'enseignant, assumant la remise à niveau des savoirs de base (français, mathématiques et informatique), ce dernier est chargé d'accompagner l'insertion dans des emplois durables, en partenariat avec l'entreprise et les partenaires socioéconomiques. Au-delà de la relation formateur référent-stagiaire, c'est la connaissance du monde de l'emploi et de la formation qui permet au bénéficiaire de se projeter dans l'avenir. Par conséquent, les visites d'entreprises, les immersions et les différents forums sont autant de clés de la réussite professionnelle.

Lorraine Ecole de la 2e chance

Le 12 septembre dernier, la Région Lorraine organisait un temps fort au cours duquel la vice-présidente Laurence Demonet a mis à l'honneur les stagiaires des Écoles de la 2e chance (É2C), lauréats régionaux et nationaux au Salon des mini-entreprises. La Région est le premier partenaire financier des É2C. Avec d'ailleurs le plus grand réseau d'É2C de France, la Lorraine accueille chaque année 1 200 jeunes dans ses dix écoles. Les prix régionaux et nationaux ont été remis à l'É2C de Woippy et sa “mini-entreprise" E-pocket (un concept de pochettes pour ordinateur fabriquées à l'aide de vieux jeans, lauréat dans la catégorie insertion, mais aussi communication), à l'É2C transfrontalière de Forbach (projet Alpha Design, 2e prix régional dans la catégorie insertion, et le prix management et ressources humaines), et à l'É2C de Longwy (projet de mini-entreprise “3FC", création de bijoux, prix de la persévérance).