S'investir davantage dans les outils pédagogiques innovants
Par Knock Billy - Le 16 juin 2013.
L'utilisation des smartphones, tablettes et autres outils informatiques mobiles se “démocratise". Face à ce constat évident, les organisateurs de l'édition 2013 du Séminaire international de l'Aunege, les 23 et 24 mai derniers à La Défense (92), ont posé la question de leur valeur ajoutée pour le développement des compétences. Marianne Poumay, professeure à l'Université de Liège (Belgique), en est convaincue : ces technologies permettent non seulement aux apprenants d'“alimenter" les modules de formation, par des liens hypertextes, des
vidéos, des commentaires, etc., mais même de “piloter ces formations" sans l'assistance de formateurs... Avant de “consolider" et d'“évaluer" leurs acquis, toujours en ligne et à distance.
Mooc, les francophones à la traîne
Où l'on reparle des “Mooc", ces massive open online courses (cours en ligne ouverts et massifs), qui permettent à des apprenants et formateurs dispersés géographiquement de co-construire des formations. Ils “constituent un exemple d'outils pédagogiques apportant une valeur ajoutée à la formation et au développement des compétences", juge Marianne Poumay.
Outre les Universités, de plus en plus d'entreprises se lanceraient dans la mise en place de ces plateformes. Mais force est de constater que la plupart des Mooc sont anglo-saxons − et anglophones. Même sur le site initié par l'organisme européen de l'enseignement à distance (la Fédération interuniversitaire de l'enseignement à distance, Fied), les Mooc européens recensés sont en anglais. Ce qui pousse Rémi Bachelet, enseignant-chercheur à l'École centrale de Lille, qui a mis en place le Mooc de gestion de projets, le premier Mooc certifiant français (après ITyPA, le tout premier Mooc français) à inviter “les francophones à s'investir davantage dans cet outil pédagogique innovant". Et à ne pas laisser les Anglo-Saxons occuper seuls les avant-postes.
UN MARCHÉ FRANÇAIS DE 200 MILLIONS D'EUROS
En 2016, le marché mondial du e-learning “pèsera" 83,3 milliards d'euros, selon l'infographie 2013 publiée par l'éditeur Silk Road. Un marché dominé par les pays du G8, dont la France demeure la lanterne rouge. Cependant, la progression annuelle serait de près de 25 % en France. Ce marché représentait 115 millions d'euros en 2010, les projections 2013 prévoient un dépassement du seuil des 200 millions. Au-delà de la maîtrise des coûts, c'est surtout la tendance forte à l'individualisation de la formation qui explique le recours au numérique, particulièrement dans le cadre d'une mobilité accrue des salariés. Selon l'étude, près d'un tiers recourt à des modules de mobile-learning et 41 % disposent d'au moins trois terminaux connectés – ordinateur(s), smartphone(s), tablette(s).