« F » comme Formation

La formation permet l'acquisition de compétences, la VAE les reconnaît et les valorise. Cette distinction ne doit pourtant pas méconnaître que bien souvent l'une et l'autre s'enchevêtrent, au point de se confondre? 

Traditionnellement, l'organisation d'une entreprise inscrit la VAE dans le champ de la formation professionnelle continue. Pour preuve, le sujet est investi par la fonction « Ressources Humaines », lorsque celle-ci le maîtrise un tant soit peu : il arrive en effet encore trop fréquemment qu'il soit peu ou pas abordé, compte tenu de sa prétendue complexité ; dure accusation porté à un dispositif qui ne mérite pas un jugement si rapide lorsqu'il ne concourt pas à son classement définitif.

« Sujet de formation », la VAE en reste également le parent pauvre car il ne consacre pas l'acquisition de nouvelles compétences, se limitant à reconnaître celles déjà existantes. Maigre performance au regard de l'investissement nécessaire, dans une société hédoniste davantage préoccupée d'accumulation que de reconnaissance.

Si l'on y regarde de plus près, la formation, considérée comme un moyen d'acquisition de compétences tout au long de la vie, procède pourtant de l'idée selon laquelle l'individu gagne à maîtriser de nouveaux savoir-faire durant son parcours, la reconnaissance de ceux-ci valorisant sa progression dans le champ du savoir maîtrisé. En ce sens, la frontière entre la formation « classique » et la VAE devient moins évidente, l'une et l'autre se croisant et se complétant au cours d'une carrière pour servir cet objectif. Mieux, la formation aujourd'hui couramment considérée comme polymorphe, procède d'un mécanisme de validation qui se rapproche beaucoup de la VAE, lorsqu'elle ressort par exemple de la maîtrise progressive d'une action ou d'une activité « en situation de travail » : l'AFEST ne peut-elle pas en un sens être considérée comme une VAE « couronnée par une certification » ?

La complicité entre formation et VAE ne s'arrête pourtant pas là : depuis 2002, leur juxtaposition permet l'obtention d'un diplôme au candidat dont l'expérience ne couvre pas tous les attendus du référentiel : à la VAE la reconnaissance de ceux qu'il maîtrise, à la formation « classique » le service de ceux restant à obtenir.

Mais il est possible d'aller encore plus loin dans cette lecture de l'enchevêtrement : lors d'une action de VAE, le processus formatif est explicitement présent : un candidat qui formalise son expérience se forme à développer ses compétences rédactionnelles ; de même lorsqu'il se prépare au passage devant le jury professionnel, il se forme à la prise de parole en public et développe ainsi ses compétences d'orateur.