Axa : valoriser l'expérience syndicale par la VAE
Axa France va recourir à la VAE pour valoriser les compétences acquises par les représentants du personnel durant leur mandat, et favoriser leur évolution professionnelle, selon une charte signée le 5 mai avec cinq syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et Unsa).
Par Centre Inffo - Le 01 juin 2009.
Tenant compte de la pyramide des âges des responsables syndicaux, la DRH d'Axa a “réfléchi avec eux au fait qu'il fallait attirer des collaborateurs plus jeunes" vers des mandats syndicaux, en leur montrant que “ce n'est pas parce qu'ils choisissent cette voie qu'ils sont rayés des cadres de l'entreprise, bien au contraire", a expliqué Serge Morelli, directeur des ressources humaines d'Axa France. La charte affirme la nécessité de “mieux reconnaître les compétences" acquises dans l'exercice d'un mandat syndical, lequel constitue une “partie intégrante et indissociable du parcours professionnel".
Dans cette perspective, l'assureur innove en recourant à la VAE pour les représentants dont les mandats ont duré plus de six ans. “Lorsque les représentants réussiront les examens, ils évolueront en grade lorsqu'ils seront réintégrés" dans un service, a précisé le DRH. Les salariés volontaires bénéficieront pour préparer la VAE d'une vingtaine de jours de formation par an, contre six à sept pour le reste du personnel. Selon Serge Morelli, le dispositif est “intéressant pour les syndicats", mais aussi pour Axa, car il “permettra d'avoir des personnes qui ont une véritable culture économique, sociale", dépassant “le champ de compétences de leur métier".
Signée par la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT et l'Unsa, la charte doit s'appliquer d'abord chez Axa France (16 000 salariés), puis dans les filiales en France.
Le premier syndicat d'Axa, la CFDT, a salué “un pas décisif vers la reconnaissance du fait syndical", et souhaité “une évolution" similaire dans l'ensemble du secteur des assurances.
Axa avait déjà été pionnier en 1990 en lançant le “chèque syndical", un dispositif de financement des syndicats par l'entreprise. Ce dernier consiste à donner un “chèque" à chaque salarié, qu'il peut remettre au syndicat de son choix. En 2008, près de 13 000 chèques ont été collectés par les syndicats, soit 572 589 euros.