POITOU-CHARENTES
Deux Maisons de l'emploi à l'origine d'un diagnostic territorial des compétences
Afin d'anticiper et de faire face aux évolutions des ressources humaines constatées sur leurs territoires par les Maisons de l'emploi de La Rochelle et de Rochefort, l'État souhaite y accompagner et soutenir des actions en matière de GPEC au profit des PME locales et de leurs salariés, notamment dans la métallurgie.
Par Centre Inffo - Le 16 juin 2009.
Ce projet de GPEC territoriale renvoie aux préconisations du rapport de Marie-Christine Dalloz (députée UMP du Jura) enjoignant aux Maisons de l'emploi de se concentrer sur la prospective, et non l'accompagnement de chômeurs. “C'est ce qu'ont fait les Maisons de l'emploi de La Rochelle et de Rochefort, dont les observatoires de territoire produisent un document d'analyse au moins annuel", tient à souligner Paul Durand, directeur de la MDE et de la Cité des métiers de La Rochelle.
Ce projet s'inscrit à l'horizon 2011 et compte associer étroitement les acteurs socioéconomiques de ces deux territoires, notamment les partenaires sociaux, chambres consulaires, Opca, SPE, etc. Objectif à terme : mettre en place un engagement de développement de l'emploi et des compétences (Edec) territorial. Tout en sachant que la filière métallurgie continue d'avoir d'importants besoins de personnel et ce, malgré la crise actuelle. Ainsi, Alsthom à La Rochelle et la Sogerma-EADS (aéronautique) à Rochefort augmentent régulièrement leurs effectifs salariés.
C'est dans le cadre de ce projet de GPEC territoriale que la DRTEFP de Poitou-Charentes et la DDTEFP de Charente-Maritime ont demandé un diagnostic des ressources humaines sur ces deux territoires : la Communauté d'agglomération de La Rochelle, Île-de-Ré et Pays d'Aunis, et le Pays rochefortais. Selon l'Insee, ceux-ci comptaient en 2006 quelque 86 000 salariés dans des secteurs aussi divers que la santé et l'action sociale (13 000 personnes), l'administration publique (9 000), la construction navale, aéronautique et ferroviaire (5 000). Au 31 décembre 2008, on dénombrait aussi 11 653 chômeurs sur ces territoires, dont 48,2 % de femmes.
Cette étude doit pouvoir préciser “les besoins prévisionnels, en termes d'emplois, de métiers, de compétences pour les trois années à venir et les besoins en accompagnement et en conseil des TPE et PME", indique son cahier des charges. L'offre de formation sera appréciée en fonction de son adéquation avec les besoins présents et à venir en matière de qualification, de professionnalisation ou de réadaptation de la population active sur des métiers repérés comme porteurs, notamment dans la métallurgie et les industries connexes. De ce point de vue, l'étude s'appuiera sur les travaux de l'ARFTLV, le programme régional de formation, des Opca et des entreprises. Cet état de l'offre sera comparé aux besoins à couvrir en matière d'emplois prévisionnels dans les PME et TPE de la région, les TPE sous-traitantes – les plus fragiles – faisant l'objet d'une attention particulière. “Il est clair, souligne Paul Durand, qu'il faudra parfois aller plus vite que la construction de l'Edec. Nous raisonnons en ce moment à huit, dix mois, et pas à trois ans. Mais je suis confiant. L'Afpa de Rochefort est très présente, et les plateformes vocationnelles de Pôle emploi permettent de réagir vite." L'étude budgétée à 60 000 euros sera financée par l'État, plusieurs Opca et les collectivités locales des deux territoires.