Laurent Wauquiez indique ce qu'il retient des rapports sur la VAE et sur l'offre de formation

Laurent Wauquiez a affirmé ne pas avoir l'intention de laisser les rapports des groupes de travail sur la validation des acquis de l'expérience et sur la qualité de l'offre et l'achat de formation “dans les placards", et a donné des clés sur ce qu'il allait en faire, prévoyant une traduction législative dans le premier semestre 2009.

Sur la VAE

Réaffirmant qu'il y avait pour lui un principe simple selon lequel “dix ans d'expérience professionnelle valent tous les diplômes du monde", il a précisé qu'il fallait passer “du parcours du combattant au fleuve tranquille". Pour cela, la VAE doit devenir un sujet de négociation collective des partenaires sociaux, tous les trois ans, et il compte les impliquer sur le sujet.

Il estime que Pôle emploi doit s'approprier le dispositif, mieux que ne l'a fait l'ANPE jusqu'ici. Il propose pour cela la mise en place d'un “kit VAE" au sein des agences, pour que les personnes puissent trouver l'information, avec des conseillers et “une boîte à financement, claire et lisible".

Troisième bonne idée tirée du rapport : la démarche qualité, afin de “lever les pierres" qui entravent le parcours des candidats à la VAE. Le ministre estime qu'il faut simplifier les process, améliorer les délais et professionnaliser les jurys.

En revanche, il ne tient pas à retenir l'idée de la mise en place de plateformes spécialisées d'orientation et d'accompagnement pour la VAE de publics spécifiques (notamment les personnes en situation d'illettrisme). Il ne veut pas non plus d'une régulation des certifications, qui pourrait se traduire par un traitement de faveur de l'inscription de certains titres et diplômes. Pour lui, le renforcement du rôle de la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP)^{[ 1 ]}www.cncp.gouv.fr doit permettre “de simplifier, et non de compliquer".

Sur l'offre et la qualité de la formation

En ce qui concerne ce rapport, Laurent Wauquiez a rappelé qu'il estimait que l'offre ne devait pas être “une auberge espagnole, sans traçabilité ni évaluation". Il a jugé “surréaliste" que le seul document qui existe pour attester des résultats d'une formation soit une feuille de présence. “On se fixe un objectif et on évalue. Il faut une clarification des engagements avec un document officiel et une attestation de compétences", a-t-il illustré.

Deuxième idée retenue : la création d'un observatoire des prix. “C'est parce que vous êtes sur une politique sociale qu'il faut voir comment l'argent est employé. Avoir un observatoire des prix est un minimum", a-t-il jugé. Laurent Wauquiez est aussi convaincu de l'utilité d'un portail unique de l'offre de formation, qui permettrait plus de transparence et de clarté.

D'un autre côté, il n'approuve pas la démarche de labellisation automatique : “N'allons pas vers un système qui serait une usine à gaz", a-t-il demandé. Il pense que l'intermédiation ne doit pas être cantonnée aux Opca, mais être étendue aussi aux Chambres consulaires et à Pôle emploi. Il ne croit pas qu'il faille imposer des règles déontologiques selon lesquelles un organisme de formation ne pourrait être à la fois conseil et prestataire. Les formations bancaires étant à ses yeux l'illustration de ce qui fonctionne.

Le ministre a conclu par trois réflexions que lui inspirent ces rapports : la formation professionnelle a besoin de plus de simplicité et d'évaluation ; il faut réorienter les fonds vers les publics qui en ont le plus besoin, à savoir les TPE et PME, les personnes à faible qualifications et les demandeurs d'emploi ; enfin, la formation professionnelle a trois objectifs : “L'emploi, l'emploi et l'emploi !", a-t-il conclu.

Remis le 8 janvier

Vincent Merle (professeur au Cnam^{[ 2 ]}Conservatoire national des arts et métiers. www.cnam.fr) et Charlotte Duda (présidente de l'ANDRH^{[ 3 ]}Association nationale des directeurs des ressources humaines. http://andrh.fr), ont présenté à Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi, les rapports sur “La validation des acquis de l'expérience" et sur “La qualité de l'offre et de l'achat de formation". Ces rapports sont les résultats de deux groupes de travail techniques mis en place par Laurent Wauquiez et Christine Lagarde à l'autonome 2008 dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle. Ces groupes de travail ont associé représentants des partenaires sociaux, de l'État et des Régions, ainsi que des acteurs qualifiés de la formation professionnelle.

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