Les Oref s'impliquent dans l'anticipation des mutations économiques
Le CNFPTLV vient de rendre public son rapport sur la fonction d'observation emploi-formation en région. Avec une recommandation : les Oref doivent de plus en plus allier leur production d'études avec des expériences sur le terrain, pour nourrir leur vision prospective des mutations économiques.
Par Centre Inffo - Le 16 mars 2009.
Initialement créés en 1988 pour accompagner la décentralisation et les nouvelles compétences des Conseils régionaux (politiques de développement économique, financement de certains établissements scolaires, formation professionnelle continue des jeunes, etc.), les Observatoires régionaux emploi-formation (Oref) sont passés d'un “rôle traditionnel d'analyse statistique et d'étude de la relation emploi-formation", à un “rôle d'appui et d'accompagnement des partenariats" entre les différents acteurs régionaux, analyse le rapport “La fonction d'observation emploi-formation en région : les Oref en 2008" du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV).
Lequel, explique Françoise Amat, sa secrétaire générale, “a souhaité actualiser un état des lieux des Oref qui datait de 1995, dans le but de faire émerger au niveau national toute l'activité des Oref et les travaux qu'ils mènent depuis vingt ans sur la relation emploi-formation au niveau régional et, de plus en plus, infrarégional". Pour ce faire, un questionnaire a été envoyé à tous les Oref et un groupe de travail du CNFPTLV a été mis en place, incluant les Oref (généralement les directeurs) et des représentants d'administrations centrales : Dares, DGEFP et CAS. Ce travail a été mené fin 2007 et 2008, et validé en assemblée plénière du CNFPTLV le 18 février dernier.
Dans ce rapport, les auteurs expliquent les évolutions des Oref, notamment par les contrats de projets État-Région 2007-2013, qui mettent l'accent sur la nécessité pour les Oref de savoir “anticiper les mutations économiques" et “organiser le socle d'actions cohérentes de l'État, du Conseil régional et des acteurs économiques", afin de promouvoir les qualifications nécessaires, en lien avec les observatoires de branche existants. “L'État a donné comme priorité aux Oref de traiter l'anticipation des mutations économiques. Ceux-ci, qui, jusqu'à présent, avaient réalisé peu de travaux prospectifs à proprement parler, se saisissent de plus en plus de cette approche anticipatrice", note l'étude. Et même s'ils sont encore “peu fréquents", les échanges avec les observatoires de branche “commencent à se développer".
Par ailleurs, la loi de décentralisation du 13 août 2004, qui a étendu le plan régional des formations (PRDF) à de nouveaux champs (formation des adultes dans le cadre de l'Afpa, formations sanitaires et sociales, formations culturelles, VAE, orientation tout au long de la vie), a conduit les Oref à réfléchir sur des thématiques nouvelles, telles que “les mobilités professionnelles et l'emploi des seniors" ou “les formations de l'enseignement supérieur", en intégrant, “malgré la difficulté dans l'obtention et le traitement des données", la dimension “formation des salariés", observe le rapport.
Mais “toutes ces évolutions posent la question suivante : la statistique disponible est-elle encore capable de rendre compte des situations présentes ?" Sans hypothéquer leurs données statistiques et leur travail d'analyse, les Oref doivent désormais allier production d'études sur les champs emploi-formation et expériences de terrain pour nourrir leur vision prospective des mutations économiques.
Un défi crucial, à l'heure où la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est plus que jamais d'actualité. “Les bases de données territoriales des Oref sont donc appelées à s'enrichir d'informations sur les dispositifs sociaux plus larges que celles actuellement prises en compte", conclut le rapport.
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