Pôle emploi : la formation des agents nécessitera une “deuxième phase"

Dans le cadre d'un bilan d'étape de la mise en place de Pôle emploi, Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi, a indiqué que la première phase de formation des agents avait duré trois jours, tout en envisageant une “deuxième phase" complémentaire.

Par - Le 01 mars 2009.

Le 10 février à l'Assemblée nationale, le secrétaire d'État chargé de l'Emploi, Laurent Wauquiez, accompagné de dix députés UMP, a dressé un “bilan d'étape" de la mise en place de Pôle emploi, issu de la fusion ANPE-Assédic. Les dix députés s'étaient rendus la veille dans des agences Pôle emploi de leur circonscription (Loiret, Aube, Ardennes, Marne, Doubs, Val-de-Marne, Vosges, Moselle et Var). Ils ont ainsi pu rendre compte de leur visite au sein de ces agences mixtes (regroupant ANPE et Assédic). Les élus se sont montrés positifs en évoquant une “symbiose" des personnels ou “une approche plus humaine grâce au référent unique". Mais ils ont également relevé des “points à améliorer", dont le numéro de téléphone unique de Pôle emploi (39 49), la “surcharge de travail" des agents en raison de l'augmentation du nombre de chômeurs ou par manque de formation.

Un an après la promulgation de la loi opérant la fusion ANPE-Assédic, “Pôle emploi, c'est du concret, les choses ont bougé sur le terrain", a déclaré Laurent Wauquiez. Le secrétaire d'État a fait remarquer que “tous les sites Pôle emploi visités par les députés étaient des sites pilotes. Quand vous allez dans des agences pilotes, vous rencontrez des agents qui ont basculé dans la réforme. Sur les autres sites, c'est plus difficile, car la réforme n'est pas terminée. Mais sur le produit fini, les gens sont plus motivés".

Formation

La députée Catherine Vautrin (Marne) a estimé que la fusion était “la meilleure opportunité professionnelle pour les personnels", mais que leur formation nécessitera “des piqûres de rappel". La première phase de formation a duré trois jours, avec un suivi par un tuteur. Si le contexte de crise ne permet pas de formation plus longue actuellement, le secrétaire d'État envisage une “deuxième phase" de formation complémentaire, “qui n'était pas nécessairement prévue", d'ici “cinq-six mois", mais, a-t-il ajouté, “face à la crise, on ne peut pas faire partir tous les agents pendant trois semaines en formation". De son côté, Bérengère Poletti, députée des Ardennes, a souligné : “Nous avons rencontré des demandeurs d'emploi contents du suivi mensuel et d'avoir un interlocuteur unique." Un peu moins “contents", des agents se sont plaints auprès de la députée de “l'amoncellement des dossiers en raison des départs en formation". “Ils ont besoin d'avoir un peu de renfort", a précisé Bérengère Poletti, d'autant que la surcharge de travail liée à l'augmentation du chômage en cette période de crise économique aiguë “rend difficile leur accession aux compétences".

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Appels du 39 49
Laurent Wauquiez a évoqué une diminution sensible des dossiers des chômeurs en instance de traitement. De 75 000 fin janvier[ 1 ]Voir Inffo Flash n° 740, p. 6., le chiffre est désormais descendu à 57 000, ce qui représente un “stock normal" de dossiers. Par ailleurs, le nombre d'appels du 39 49 donnant lieu à une réponse est passé de 50 % à presque 100 %. Le nombre de réponses par conseiller référent est de 70 %, et doit atteindre 80 % début mars. Le secrétaire d'État a dit souhaiter l'installation de “téléphones dédiés à l'intérieur des Pôles emploi, où il sera possible de passer des appels illimités au 39 49, comme c'est le cas à Reims". Il a aussi appelé les opérateurs de téléphonie mobile, dont “certains pratiquent des tarifs prohibitifs pouvant monter à plus d'un euro la minute et s'apparentant parfois à du racket", à “réviser leur grille tarifaire", prévenant qu'il “relèvera les compteurs à la fin du mois et fera la promotion de ceux qui jouent le jeu". Menaçant de “mesures plus coercitives" en l'absence de changement.

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Pôle emploi : protestations de l'intersyndicale

Le 16 février, une intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, Snap, SNU, Sud et Unsa a dénoncé des nominations dérogeant aux règles, “toujours en vigueur, issues de l'ex-Assédic et/ou de l'ex-ANPE". Elle a qualifié le numéro unique 39 49 de “catastrophe pour une grande majorité de chômeurs qui n'ont pas la possibilité d'utiliser ce serveur vocal, lorsqu'il fonctionne". Ajoutant : “La volumétrie des portefeuilles de demandeurs d'emploi par conseiller est ingérable (...). Le portefeuille moyen est à ce jour de 200 demandeurs d'emploi par conseiller, et ne va cesser d'augmenter".)]

Notes   [ + ]

1. Voir Inffo Flash n° 740, p. 6.