Question à Yves Terral, délégué général de l'Association nationale pour la formation automobile (Anfa)
Yves Terral, Délégué général de l'Anfa, revient sur l'activité de l'Anfa en 2008 et sur le “plan d'appui au maintien et au développement des emplois dans la branche" en cours de préparation.
Par Sandrine Guédon - Le 16 octobre 2009.
Comment se caractérise l'activité récente de l'Anfa ?
L'exercice 2008 a été marqué par une activité très soutenue, notamment dans le domaine des périodes de professionnalisation et des actions de perfectionnement. Nous avons également commencé à réfléchir à l'importante évolution technologique que constitue le développement des véhicules électriques, et notamment hybrides. En effet, il est important d'anticiper les besoins par une concomitance de la mise sur le marché de nouvelles technologies et des actions de formation correspondantes.
Qu'avez-vous mis en place pour accompagner les entreprises dans la gestion de la crise ?
Malgré l'intérêt des propositions formulées dans le cadre de la convention entre l'État et le Fup, les partenaires sociaux du secteur ont préféré développer un plan d'appui au maintien et au développement des emplois dans la branche dans le cadre de la “Charte de l'automobile". Ce plan a été présenté le 10 septembre dernier au comité de pilotage de la Charte, qui lui a réservé le meilleur accueil.
Que prévoit ce plan d'actions ?
Ce plan, actuellement en discussion avec l'État, devrait permettre de proposer, début 2010, des actions de mise à niveau ou de perfectionnement des compétences à des populations en danger de licenciement. L'État et l'Anfa se répartiraient le coût du dispositif pour moitié chacun. Dans ce cadre, l'entreprise s'engagerait à ne pas licencier le bénéficiaire de la formation pour raison économique pendant une période de six mois suivant la fin de la formation ; en contrepartie, l'accès à la formation serait pris en charge par l'Anfa, ainsi que la rémunération chargée pendant la période de formation du bénéficiaire, sur la base du Smic. L'ensemble du dispositif devrait mobiliser plus de 15 millions d'euros.
Quel est votre sentiment sur la réforme de la formation professionnelle ?
Il est encore un peu tôt pour formuler une appréciation, tant que nous n'avons pas le texte définitif ; de plus, il est probable que l'accompagnement réglementaire de la loi ne sera pas sans intérêt. Toutefois, on ne peut que se réjouir de l'idée de développer une forte valeur ajoutée de service dans les Opca, dont la fonction financière est naturellement particulièrement importante, mais qui doivent, à mon sens, développer également des activités d'accompagnement et de soutien de leur champ professionnel.
Selon les secteurs visés, les Opca peuvent apporter un concours considérable par la gestion d'Observatoires, la mise en œuvre des CQP, ou des travaux d'ingénierie et de conseil aux TPE et PME. Cela implique naturellement, en sus des frais de gestion basiques, la nécessité d'un système adapté de rémunération de ces prestations.
Nous sommes également très attachés au maintien de la capacité du Fup, et, demain, du FPSPP, à conserver ses moyens financiers de péréquation au profit des contrats de professionnalisation, dans des conditions d'autonomie suffisantes pour mener à bien sa mission.
Avez-vous déjà pris vos dispositions pour assurer les nouvelles missions attribuées aux Opca ?
Depuis 1994, l'Anfa assure, pour les partenaires sociaux, des missions institutionnelles (dialogue avec les Conseils régionaux, avec le ministère de l'Éducation nationale, portage de l'Observatoire des métiers et des qualifications, toute démarche d'information), pédagogiques et sociales (formation de formateurs de l'apprentissage, actualisation du Répertoire des certifications de la branche, création et mise en œuvre des CQP). Répétons-le, l'élargissement des missions possibles des Opca par la loi ne peut que nous satisfaire.
Propos recueillis par Sandrine Guédon