Questions à Catherine Beudon, responsable social, emploi et formation à l'UIC

Par - Le 01 septembre 2009.

“Nous incitons les entreprises à devenir de véritables interlocuteurs des salariés en matière de VAE"

Cet Adec signé avec l'État est-il une réponse à la crise actuelle ?

Ces mesures permettent en effet d'aider nos entreprises dans un contexte difficile. La CPNE a adopté dès avril dernier un plan d'actions conjoncturel pour inciter les entreprises de la branche à former leurs salariés pendant cette période de crise.
L'Adec, lui, propose des actions pour préparer demain, élaborées suite aux conclusions d'un contrat d'étude prospective (CEP) réalisé en 2008. À partir de ce CEP, nous avons mis au point un schéma directeur des ressources humaines pour la branche, axé sur les spécificités de nos PME. Elles sont une composante importante de notre secteur, puisque 93 % de nos entreprises comptent moins de 250 salariés. L'État nous a proposé de signer un Adec pour les accompagner.

Pouvez-vous nous présenter les principaux volets de cet accord ?

Cet accord comporte un premier volet de conseil et d'accompagnement des PME : développement de la GPEC, mise en place d'une stratégie de développement de l'entreprise (en amont de la GPEC), professionnalisation de la fonction “GRH" grâce à la formation des personnes chargées de ces missions à l'utilisation des divers outils créés par la branche tels que le répertoire des métiers, le passeport formation, l'entretien annuel, etc.
L'autre volet important est plus traditionnel, et porte sur la formation des salariés. Enfin, l'accord vise aussi à développer la VAE dans les entreprises que nous incitons à devenir de véritables interlocuteurs en la matière, pour leurs salariés. Nous allons organiser à cette fin des réunions en régions pour faire témoigner celles qui ont mené des actions en faveur du développement de la VAE auprès de leurs salariés. Il s'agit de montrer aux entreprises l'intérêt d'inscrire ce dispositif dans leurs démarches RH. Nous avons également prévu la formation des membres des jurys de validation, notamment sur les préconisations à faire suite aux validations partielles. Pour nous, ce point est très important, il faut que les entreprises intègrent la VAE dans leur réflexion sur la reconnaissance des compétences : nous souhaitons souligner leur rôle de “facilitateur", de manière à ce que l'environnement professionnel soit un atout pour les salariés.

Laurent Wauquiez a affirmé que cet Adec était “innovant", en quoi l'est-il selon vous ?

Pour l'UIC, il l'est pour plusieurs raisons. D'abord, parce que nous avons travaillé sur un socle de compétences, définissant avec les partenaires sociaux ce qui constitue pour nos salariés les éléments nécessaires à leur employabilité. Autre élément : la vision que nous avons de la VAE, ce parti pris pour l'échange d'expériences. Enfin, nous avons décidé de réaliser un état des lieux des certifications pour construire un dispositif de CQP qui trouvera sa place parmi les autres certifications et permettra des passerelles avec d'autres diplômes. C'est un projet très conséquent et complet.