Une meilleure régulation des certifications
“La cohérence et la lisibilité du système de certification professionnelle conditionnent en partie le déploiement de la VAE", constatent les auteurs du rapport sur la VAE. Le périmètre du RNCP doit être repensé et le rôle de la CNCP est appelé à se développer.
Par Centre Inffo - Le 16 janvier 2009.
Il existe une profusion de certifications et il faut améliorer la régulation d'ensemble, en clarifiant le périmètre du RNCP, en améliorant sa structuration et en homogénéisant les procédures, estime le groupe de travail.
Le nombre de certifications ayant vocation à entrer dans le RNCP est important. Mais la lisibilité des certifications n'est pas seulement tributaire de leur nombre, mais surtout de la cohérence de leur ingénierie et de leur architecture : “La solution ne se trouve donc pas dans une réduction a priori du nombre des diplômes, mais dans la construction de repères, de passerelles, permettant de s'y retrouver et de suivre des parcours." C'est un chantier à long terme, reconnaît le groupe de travail.
Le rôle de la CNCP se limite trop souvent aujourd'hui à donner un avis sur la conformité aux exigences formelles d'enregistrement dans le répertoire. Et sa fonction de “haute autorité" en matière de certification professionnelle est encore insuffisamment développée. Elle devrait être systématiquement sollicitée avant la création d'une certification et émettre des préconisations sur les passerelles à créer avec d'autres certifications. Elle devra également accentuer ses efforts de diffusion large du RNCP. Le portail orientation-formation[ 1 ]www.orientation-formation.fr, qui propose des fiches métiers et des informations sur les formations et certifications, est aussi un vecteur important pour cette diffusion.
Les diplômes de l'enseignement supérieur manquent de lisibilité et doivent être mieux régulés. La CNCP pourrait réaliser des bilans de l'offre de certifications par grands domaines professionnels. Quant aux certificats de qualification professionnelle (CQP), les conditions de leur enregistrement au RNCP doivent être clarifiées, en raison de leur très grande hétérogénéité. Si un pas important a été franchi en créant des CQP interindustriels, les partenaires sociaux pourraient prendre l'initiative de créer des CQP interprofessionnels.
Il faudrait aussi donner de la lisibilité aux multiples formes de certifications n'ayant pas vocation à figurer dans le RNCP (agréments, habilitations délivrés par des organismes de formation ou des entreprises, par exemple). Ce type de certificats figurerait dans un inventaire annexe au RNCP, classés en grandes catégories. Les certificats de formation (tels que ceux que propose la Fédération de la formation professionnelle) pourraient figurer dans cette liste, à condition que leur mode de validation soit identifié et les distingue d'une simple attestation de présence. Il reviendrait à la CNCP d'établir des liens entre ces certificats et les certifications inscrites au RNCP.
Enfin, pour les publics de faible niveau, il faudrait réfléchir à la création d'attestations, sanctionnant une série de compétences professionnelles de base, reliées à des contextes professionnels précis où exercent fréquemment les personnes peu qualifiées, comme cela existe pour le “permis de conduire informatique". Ces travaux pourraient déboucher sur un “certificat de formation générale" rénové, puis vers une certification de niveau V, avec des modalités pratiques de validation s'éloignant des modalités de type scolaire, et moyennant des compléments de formation et/ou un accompagnement renforcé. Cependant, ceci suppose “une importante ingénierie de conception, qui reste en grande partie à inventer".
Notes
1. | ↑ | www.orientation-formation.fr |