Bertrand Martinot : la “quasi-totalité" des textes d'application de la loi sortira “d'ici la fin du premier trimestre"

Par - Le 16 février 2010.

Le délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) a exprimé “l'engagement de l'État à court terme" de publier les 22 derniers textes d'application de la loi du 24 novembre 2009 sur l'orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie. Dix textes ont été publiés à ce jour, six sont “en passe de l'être, et les autres le seront d'ici la fin du premier trimestre", a ajouté Bertrand Martinot, qui s'exprimait en clôture de la 11e Université d'hiver de la formation professionnelle, le 29 janvier à Arles.
Il a rappelé le contexte dans lequel s'inscrit la réforme. À savoir “une sortie de récession plus profonde que les précédentes, quoique pas plus longue". La récession “est finie, mais pas la crise de l'emploi, même si l'emploi a mieux tenu en 2009 que ce qu'avaient prévu les conjoncturistes", selon Bertrand Martinot. Lequel s'est également réjoui de “la très bonne tenue de l'apprentissage, le même nombre de contrats d'apprentissage ont été signés en 2009 que l'année précédente".

Le délégué s'est ému de l'impact de la crise sur les publics les plus fragiles. “Cela fait porter un poids proportionnel sur les jeunes non qualifiés, les précaires, les seniors." Sans oublier le chômage de longue durée, qui devrait continuer à augmenter, d'après Bertrand Martinot. “La crise va laisser des traces considérables", a résumé ce dernier.
Toujours est-il que “la sortie de crise se fera par une création d'emplois, mais pas dans les mêmes secteurs ni dans les mêmes zones géographiques". Car la récession “a tendance à redistribuer les cartes. La crise accentue les divergences régionales". Dès lors, “le défi" consiste à “développer un emploi de qualité à haute valeur ajoutée".

À plus brève échéance, “les mesures du plan jeunes tentent de relancer l'apprentissage et l'alternance", a fait valoir Bertrand Martinot. Le gouvernement a aussi “considérablement renforcé l'activité partielle, a-t-il ajouté. Toutes ces mesures sont très importantes, mais elles ne suffisent pas".
Sans la construction d'une véritable sécurisation des parcours professionnels, thème de la 11e Université d'hiver de la formation professionnelle, les mesures conjoncturelles continueront d'avoir un effet limité. Bertrand Martinot a dressé la liste des prérequis indispensables pour aboutir à cette sécurisation des parcours.
“Il faut concilier les dispositifs de la politique de l'emploi et de la formation professionnelle, combiner l'action des décideurs et des financeurs", a-t-il argumenté. Encore faut-il “permettre aux bénéficiaires, les entreprises, les salariés, les demandeurs d'emploi de s'y retrouver". Car “nous sommes un peu sur Technoland, et l'État n'est pas le dernier" à s'exprimer dans un langage abscons. “Mais il n'est pas le seul [acteur] qui ait du mal à dépasser ce langage".

Ce qui peut “expliquer la méfiance des citoyens vis-à-vis des pouvoirs publics".
Dans ce contexte, la loi relative à l'orientation et à la formation professionnelle s'appuie sur l'Ani du 7 janvier 2009. Elle fournit un cadre d'action et des dispositifs permettant d'atteindre les prérequis évoqués.

Bertrand Martinot a reconnu que “la réforme n'a pas pu satisfaire toutes les demandes, tout le monde est un peu frustré, naturellement : il n'y a pas eu de grand soir de la formation professionnelle et il n'y en aura jamais". En guise de conclusion, il a appelé de ses vœux un “élargissement de la sécurisation des parcours dans un monde où les mutations s'accélèrent".

[("Les mutations s'accélèrent : sécurisons les parcours!"

Nombreux questionnements à l'Université d'hiver de la formation professionnelle, qui s'est tenue les 27, 28 et 29 janvier à Arles. Sur la réforme, bien sûr : la portabilité du Dif et son mode de fonctionnement, le rôle du Fonds paritaire sur la sécurisation des parcours professionnels et notamment la préparation opérationnelle à l'emploi (POE), ou encore le renforcement du niveau national dans le domaine de la formation professionnelle, avec les conventions d'objectifs et de moyens entre l'État et les Opca, la convention-cadre prévu entre l'État et le FPSPP et la contractualisation du PRDFP avec le préfet de région.
L'UHFP, c'étaient aussi 24 ateliers, tous enrichis d'exemples de terrain et d'analyses d'experts. Le prochain numéro de L'Inffo sera entièrement consacré au compte rendu de cet événement.)]