Entretien avec Yves Honoré, directeur général du Fafsea

“Anticiper sur les nouvelles missions des Opca en faveur des demandeurs d'emploi"

Par - Le 01 février 2010.

Que retenir du stage d'acquisition de pré-requis ?

Les notions de découverte et d'immersion. Il s'agit d'un véritable accueil du demandeur d'emploi qui lui permettra de choisir ou non de s'engager dans le métier agricole qu'il aura choisi. D'ailleurs, nous l'appelons le dispositif “Adema" pour “accueil du demandeur d'emploi dans les métiers agricoles". Ce stage se déroule en trois étapes : le stagiaire découvre les différents métiers en centre de formation afin de lui permettre de choisir un secteur d'immersion, c'est la découverte, mais aussi pour vérifier qu'il maîtrise un certain nombre de fondamentaux et qu'il possède certaines capacités physiques ; ensuite, il est envoyé dans une entreprise, le plus souvent une exploitation, où il découvre la réalité du métier, acquière les bases professionnelles et aussi sociales du travail, c'est-à-dire la gestuelle du métier, mais aussi plus simplement les contraintes horaires, le travail en équipe. Enfin, il revient en centre de formation, où il fait un bilan avec le formateur du stage, ceci avant de consolider son parcours : soit il intègrera l'entreprise, soit il se verra proposer une formation complémentaires.

En prenant en charge le dispositif, vous vous inscrivez dans le cadre de la réforme de la formation. L'avez-vous anticipé ?

Parfaitement ! L'idée était de sensibiliser et de recruter dans des secteurs en tension où le vivier rural est insuffisant. Nous nous sommes tournés vers les demandeurs d'emploi avec cette question : comment consacrer une partie de nos ressources à ce public ? C'est à ce moment qu'est arrivée la loi sur la formation professionnelle.

Comment allez donc vous financer le dispositif ?

Grâce au FPSPP. Le secteur agricole a obtenu le droit de conserver une partie des fonds pour financer certaines mesures concourant à la qualification et à la requalification des salariés et demandeurs d'emploi. Nous espérons obtenir la possibilité de garder 50 % des fonds du FPSPP ; une convention entre les partenaires sociaux et l'État doit être signée sur l'utilisation de ces fonds conservés. Nous espérons que cela aboutira au second trimestre. L'Adema s'inscrivant parfaitement dans ce cadre, il pourra alors être financé. Comme tout est prêt, le dispositif démarrera rapidement.