Le CPRDF de Paca préparé par un groupe multipartite

Par - Le 16 décembre 2010.

Pascale Gérard est fière de la mise en place du groupe multipartite qui va travailler sur le contrat de plan régional de développement des formations professionnelles (CPRDF), que les Régions doivent terminer pour juin 2011.

Elle n'hésite d'ailleurs pas à citer Gilles Barsacq, secrétaire général pour les affaires régionales (Sgar, à la préfecture de région), qui était à ses côtés lors du lancement des travaux du groupe quadripartite le 10 novembre dernier : “Il a affirmé que notre document a vocation à être exemplaire au plan national, et s'est déclaré très impressionné par ce que nous avons fait", se félicite la vice-présidente du Conseil régional en charge de la formation professionnelle et de l'apprentissage.

Pascale Gérard a eu l'idée de monter un groupe multipartite suite à sa participation au groupe mené par Pierre Ferracci dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle. “Ce groupe a particulièrement bien fonctionné", se souvient-elle. De plus, au sein de l'ARF, les Régions ont évoqué l'intérêt de partenariats Région-partenaires sociaux. Et puis, souligne la vice-présidente, “en Provence-Alpes-Côte d'Azur, nous avons une longue tradition de partenariat avec l'État, et voici deux ans, dans le cadre du dispositif anticrise Iris, nous sommes entrés également dans une logique partenariale avec les partenaires sociaux".

Le Conseil régional a donc lancé un appel d'offres pour une assistance à maîtrise d'ouvrage, et c'est le groupe Alpha, dirigé par Pierre Ferracci, qui a fait la meilleure proposition. Aucun des participants ne pouvant présider le groupe, c'est donc au PDG d'Alpha que revient la présidence de ce groupe, qui compte 28 membres. “Nous nous sommes alignés sur les syndicats de salariés, qui sont au nombre de sept, donc les syndicats patronaux ont sept représentants. Quant à la Région et l'État, ils ont donné chacun un siège pour qu'un représentant des Missions locales et un représentant de Pôle emploi, deux instances représentées au CCREFP, puissent participer aux travaux", explique Pascale Gérard.

LES THÉMATIQUES

Les membres du groupe se rencontrent une fois par mois et travaillerons par thématiques :

 la première qualification, l'augmentation d'un niveau de qualification ;

 l'accueil, information, orientation et accompagnement ;

 les voies d'accès à la qualification (VAE, apprentissage) ;

 les parcours et la continuité professionnelle ;

 les enjeux des commandes de formations et leur articulation ;

 les conditions des personnes en formation ;

 la mise en œuvre du CPRDF, sa gouvernance, son évaluation (groupe transversal).

Pascale Gérard affirme qu'aucun groupe n'est prioritaire, “car tous sont essentiels". Elle reconnaît, toutefois, que “quand la barre est placée aussi haut, ce n'est pas le consensus qui est recherché, mais le compromis". Il n'y aura donc pas un document d'orientation, mais des documents d'orientation. “Nous signerons des accords avec Éducation nationale pour certaines choses, d'autres accords avec les partenaires sociaux sur d'autres préoccupations." Mais la vice-présidente n'exclut pas un accord global. Pour elle, la priorité consiste à en produire “un document opérationnel, et non un document de colloque", dit-elle en reprenant l'expression de Pierre Ferracci. Si la Région Paca est une habituée des partenariats, reste que c'est la première fois que l'ensemble des décideurs sont présents pour mettre en place la feuille de mission de tous sur la formation professionnelle dans la Région. “Nous pensons en tous les cas tenir le délai de juin 2011, même si le temps imparti reste très court."

Quant à la mise en place d'un SSIG, voté depuis un an par la Région, mais non mis en place en raison d'un vide juridique en France sur les services sociaux d'intérêt général, Pascale Gérard confie le lancement imminent d'un appel d'offres pour une assistance à maîtrise juridique afin de trouver des voies de contractualisation avec les organismes de formation alternatives à celles du marché.

La vice-présidente envisage aussi bien un mandatement avec octroi de droits spéciaux qu'une délégation de service public, ou encore une régie. “Nous n'attendrons pas que le gouvernement transcrive dans le droit français la directive européenne. Nous allons réinterroger Xavier Bertrand, qui était très intéressé par la question des services publics et avec qui nous avions entamé la discussion lorsqu'il était, déjà, ministre du Travail. Je pense que c'est une très bonne chose que l'Emploi soit sortie de la tutelle de Bercy : la formation professionnelle peut ainsi sortir de l'obligation concurrentielle qui était la préoccupation de ce ministère."