Mobilités : quel accompagnement ?

Par - Le 01 mars 2010.

Mobilité voulue ou mobilité subie : quelles conséquences pour les personnes, les professionnels de l'accompagnement et les structures ? Après avoir accompagné 270 personnes placées dans un contexte de mobilités subies (chômage partiel, annonce de licenciements), Brigitte Costes, responsable du service conseil au Fongecif Aquitaine, constate que des situations d'urgence peuvent être, dans certains cas, des “accélérateurs de prises de décision". L'urgence réduit le temps de maturation du projet. Dans ce contexte, quel comportement adopter pour le conseiller ? Pour Isabelle Rault, conseillère au Fongecif Bretagne, le professionnel peut osciller entre deux postures :

 accompagner en urgence et répondre à un demande momentanée ;

 freiner ou temporiser la réponse immédiate, au risque de “perdre" la personne.

La posture du professionnel s'inscrit dans la philosophie du “tenir conseil" : “Délibérer ensemble pour agir, dans une situation donnée", et dans le respect du libre choix des personnes. Le dispositif d'accompagnement doit permettre de prendre en compte la diversité des situations individuelles et la singularité des personnes. Dans une perspective de sécurisation des parcours, deux nouvelles exigences apparaissent : un travail collaboratif en réseau et une ouverture des conditions d'accès aux services, au plus grand nombre… sans oublier le cœur de métier qui reste la relation de conseil et d'accompagnement.

Au-delà des mesures prises liées à l'augmentation (+ 30 %) des demandes (nombre de rendez-vous, mise en place d'accueil en collectif, réduction des délais d'instruction), Thierry Lefort, directeur, signale des adaptations des conditions d'accès au Cif dans ce contexte particulier visant à sécuriser des parcours au-delà des statuts de la personne (poursuite de financement même si licenciement, assouplissement des modalités d'accès au Cif-CDD).

André Chauvet, consultant, conclut par la mise en évidence d'apparentes contradictions (voulue/subie, court terme/long terme). Pour lui ces oppositions ne tiennent pas, au vu des constats de terrain, car elles ne sont pas vécues comme telle. Les personnes, elles mêmes, ont des stratégies de court terme (saisir une opportunité) tout en développant un projet à moyen terme. Compte tenu de l'évolution de notre société il propose d'inclure une nouvelle dimension : l'accompagnement du risque.