Un groupe de travail de l'UIMM identifie “quatre pistes pour favoriser la flexisécurité"
Par Béatrice Delamer - Le 01 juin 2011.
Pierre Cahuc, professeur à Polytechnique et économiste au Centre de recherche en économie et statistique (Crest), intervenait lors de la “Grande arche de l'industrie", convention annuelle de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) organisée à La Défense le 19 mai dernier. Il a présenté un rapport d'étape du groupe de travail “Construire une flexicurité du marché du travail".
Ce document s'inscrit dans la préparation du “Manifeste pour l'industrie", que la fédération patronale prépare pour cet automne. L'économiste fonde la flexicurité sur “quatre piliers" : assurance chômage, service public de l'emploi, formation professionnelle et contrat de travail.
D'abord, une assurance chômage “généreuse mais efficace, avec un bon équilibre entre droits et devoirs" peut assurer une sécurité pour le salarié en restant incitative au retour à l'emploi.
Ensuite, le rapporteur observe que la création de Pôle emploi s'est faite en période de forte montée du chômage, et que ses efforts se sont surtout concentrés sur l'accueil et l'indemnisation des demandeurs d'emploi. Pour mettre en œuvre un meilleur pilotage des performances de retour à l'emploi, le groupe de travail propose de rassembler au sein de Pôle emploi les acteurs qui participent de près ou de loin au retour à l'emploi, dont ceux de la formation.
La formation professionnelle, justement, ne remplit pas non plus, aux yeux du groupe de travail, son rôle de retour à l'emploi. Les acteurs, notamment publics et associatifs, sont jugés trop nombreux et dispersés. Il reste très difficile pour les entreprises et les salariés d'anticiper les ajustements à venir dans les carrières. Prévoir la mobilité vers une autre entreprise grâce à des formations “est quasiment impossible. Il faut donc à mettre en œuvre des processus qui permettent de faciliter ce type de passage".
Enfin, le groupe considère qu'il existe “une exceptionnelle insécurité juridique de la rupture du contrat de travail", qui conduit les entreprises à proposer des contrats précaires “pour préserver leurs capacités d'adaptation".