En recrutant 18 apprentis verriers, Arc International marque {“sa volonté de pérenniser le site de la Cristallerie d'Arques"}

Par - Le 16 décembre 2011.

Les dernières années n'ont pas été faciles pour le site de la Cristallerie d'Arques situé à quelques kilomètres de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais. En effet, en plan de restructuration depuis 2004, le site a perdu 4 000 salariés sur 10 000, soit via des départs en préretraite, soit via des départs volontaires aidés. Alors que la pérennité du site était en question, l'entreprise “envoie un signal fort en recrutant 18 apprentis conducteurs de machines de verrerie, le cœur de notre métier. Certains diront que le chiffre est anecdotique, mais nous devons y aller progressivement et nous espérons pouvoir tenir ce rythme chaque année", explique Dominique Bouquet, directeur des ressources humaines Europe d'Arc International.

Cette formation avait été interrompue en 2004, et si elle est relancée aujourd'hui, ce n'est pas uniquement pour transmettre une volonté de l'entreprise, mais pour répondre à un besoin réel. Alors que le plan de sauvegarde devrait se terminer en 2012, Arc International a réalisé deux études GPEC, en 2007 puis en 2010, afin d'analyser quels seraient les métiers “émergents", les métiers “décroissants" et les métiers “critiques à recrutement difficile" dans les quatre à cinq années suivantes. Le résultat de la dernière est sans appel : environ 150 à 200 salariés partiront chaque année en retraite à partir de 2015, “et il est bien évidemment impossible de commencer à s'en préoccuper en 2014", poursuit Dominique Bouquet. Pour le seul métier de conducteur verrier, 152 départs sont prévus.

Les apprentis suivront les cours de l'unité de formation par apprentissage du lycée professionnel Jacques-Durand, situé à Saint-Omer, qui a formé la plupart des salariés verriers de l'usine d'Arques pendant cinquante ans. Accessible aux titulaires d'un bac pro Maintenance des équipements industriels ou Électronique-énergie, la formation dure un an.

Afin “d'apporter du sang neuf", l'entreprise a choisi la voie de l'apprentissage, auquel elle avait très peu recours jusqu'ici. Si la politique gouvernementale a fait son petit effet, c'est surtout en raison de la GPEC que cette solution a été choisie, et il n'est pas exclu, pour Dominique Bouquet, d'y avoir recours pour d'autres métiers très particuliers qui nécessitent un savoir-faire précis, tels que la moulerie, la maintenance et la fusion. “Nous réamorçons la pompe. Nous choisissons de recruter peu d'effectifs car nous ne souhaitons pas faire d'erreur de casting, dans la situation qui est la nôtre."

Si le site d'Arques a pu survivre pendant ses années d'incertitude économique, c'est aussi grâce à la formation. “Quand une entreprise organise un plan de départ, elle ne choisit pas qui va partir. La formation est alors l'outil par excellence pour adapter les compétences des personnes restantes aux besoins de l'entreprise." 90 % du budget formation a ainsi servi pour que les salariés en interne puissent reprendre les postes des gens partis. Au total, ce sont 1 400 personnes qui ont changé de poste pendant ces années et qui ont permis, d'une certaine manière, le maintien du site.