“À quand le débat de fond avec des sociologues et des philosophes ?"

Par - Le 16 octobre 2011.

La question de l'abandon de l'obligation faite aux entreprises de cotiser n'est pas nouvelle, observe Paul Desaigues, conseiller confédéral en charge de la formation professionnelle à la CGT. “Elle a notamment été soulevée lors des négociations qui ont mené à l'Ani de 2003", remarque-t-il.

“Je suis dubitatif, car l'obligation légale apparaît comme une taxe dont les entreprises pourraient s'émanciper." Ce, alors que certaines TPE ou PME s'acquittent de la cotisation sans se préoccuper de former en retour. “À la CGT, nous défendons l'idée que l'ensemble des acteurs doit cotiser."

Paul Desaigues est surtout las de constater qu'une fois encore, le regard des auteurs de l'étude est uniquement guidé par l'aspect comptable de la formation professionnelle. “Il n'est question que d'argent, et de droit. Il faut un débat de fond avec des sociologues et des philosophes, mais ce sont généralement les économistes et les juristes qui s'expriment sur le sujet." Il constate que les mêmes n'oseraient critiquer les dépenses qui sont faites pour la reconversion des militaires, discuter des fonds publics qui financent les Écoles de la deuxième chance ou encore remettre en question la lutte contre l'illettrisme. Certes, ce sont des dispositifs qui coûtent cher, “mais sociologiquement, c'est rentable !", estime-t-il.

Finalement, “qu'attend-on de la formation ? Veut-on des citoyens responsables ou seulement une main-d'œuvre, formée juste ce qu'il faut, pour donner le rendement le plus important possible ?" Une réponse que devrait apporter un débat sur le fond.