Chambre des métiers - Les artisans s'engagent pour 10 000 apprentis de plus par an
Par Béatrice Delamer - Le 01 juin 2011.
C'était la fête de l'apprentissage, le 17 mai au Sénat. Les 12es Rencontres sénatoriales de l'apprentissage ont été l'occasion pour Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, et Nadine Morano, ministre de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle, de signer avec l'Assemblée permanente des Chambres de métiers (APCM) une convention d'objectifs pour le développement de l'apprentissage. Objectif : + 50 000 apprentis d'ici à 2015, soit 10 000 de plus par an.
“Un objectif ambitieux ! Et l'ambition, quand il s'agit de l'emploi des jeunes, de la formation et des ressources humaines, c'est indispensable", a déclaré Gérard Larcher, président du Sénat, ajoutant qu'il se félicitait de la nouvelle impulsion donnée à ce rendez-vous annuel. Alain Griset, président de l'APCM, a rappelé que pour l'artisanat, l'apprentissage n'est pas “une opportunité ponctuelle en fonction de l'air du temps : elle est, structurellement, ancrée dans nos gènes". D'ailleurs, sur les 970 000 artisans que compte le secteur aujourd'hui, la moitié ont été apprentis, a-t-il illustré. Avant de déclarer, en contrepoint, que l'objectif affiché ne pourra être atteint “que si un certain nombre de conditions sont remplies".
Faisant référence à la proposition de loi déposée par le député Gérard Cherpion (UMP, Vosges), actuellement examinée par la commission des affaires sociales de l'Assemblée, il a jugé : “Ce projet n'est pas à la hauteur des ambitions que nous pensons nécessaires pour atteindre les objectifs." Et d'évoquer les maîtres d'apprentissage, demandant que soit valorisé leur investissement dans la formation des jeunes, notamment en validant leurs compétences par la VAE.
Dans le domaine financier, Alain Griset demande la simplification de la rémunération des apprentis et le “fléchage" des fonds de l'apprentissage : “On ne peut pas former 30 % des apprentis et percevoir 3 % de la taxe d'apprentissage !", a-t-il insisté.
“Le gouvernement est tout à fait ouvert aux amendements et aux propositions complémentaires, dès lors que nous entrons dans une simplification et dans une dynamique de développement de l'apprentissage", a répondu Nadine Morano. Xavier Bertrand a ajouté qu'il avait bien entendu la demande de réforme de la taxe d'apprentissage.