Congrès de l'UPA La formation des apprentis et les besoins de l'artisanat
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 novembre 2011.
La formation dans l'artisanat entre-t-elle en adéquation avec les besoins du marché ? Telle fut l'une des questions débattues à l'occasion du congrès de l'Union professionnelle artisanale (UPA), le 20 octobre. “Il faut penser autrement en termes d'orientation et de formation", a averti Jean Lardin, président de l'UPA. Il a pointé du doigt l'apprentissage, un dispositif “qui doit être considéré sur un pied d'égalité avec la formation générale initiale et ne plus constituer un choix par défaut".
Forts de 600 000 emplois créés ces dernières années, l'artisanat et le commerce de proximité insistent sur la nécessité de “légiférer en pensant aux 98 % des entreprises françaises de moins de 50 salariés !"
Comme l'a rappelé Henri Rouilleault, administrateur de l'Insee, “il existe un fort décalage entre un taux de chômage des jeunes oscillant entre 22 et 24 % et les difficultés que rencontrent les entreprises artisanales qui souhaitent recruter". L'absence d'une réelle politique d'anticipation des besoins en emplois futurs a été dénoncé par Anne de Blignières-Légeraud, présidente de l'Institut supérieur des métiers : “Il nous manque un véritable référentiel des métiers. Les entreprises artisanales doivent disposer d'une vision stratégique à long terme." Pour Isabelle Knock-Méo, administratrice de la fédération Entreprendre pour apprendre, la synergie entre école et entreprise reste à créer : “Les professeurs estiment que leur rôle n'est pas de préparer les jeunes à leur premier emploi, les chefs d'entreprise regrettent que leurs apprentis ne disposent pas des formations adéquates… tout le monde se renvoie la balle." Et Henri Rouilleault d'ajouter : “En France, ne se forment par alternance que ceux qui ont échoué dans leur scolarité, ou ceux qui sont parvenus à intégrer les grandes écoles. Ce décalage nous démontre à quel point il est urgent de généraliser l'alternance à l'ensemble de la formation
initiale." La formation initiale, mais pas seulement, comme l'a indi-
qué Anne de Blignières-Légeraud :
“Il ne faut pas hésiter à repenser complètement le système de formation, en le modulant à l'image de ce qui se fait dans un cycle de formation continue, afin de faciliter des retours ou des réorientations." Et surtout, comme l'a proclamé Isabelle Knock-Méo, “informer sur les parcours des métiers existant. C'est fondamental".