L'accord sur le maintien dans l'emploi devrait être signé par la CFTC, la CFDT et FO
Par Béatrice Delamer - Le 16 juillet 2011.
Les partenaires sociaux n'ont pas donné de date limite à la signature de l'accord national interprofessionnel (Ani) sur le maintien dans l'emploi des jeunes conclu le 11 juillet. Les instances nationales devant se réunir entre la fin de l'été et la rentrée, les syndicats de salariés réservent leur réponse, mais ont partagé leurs premiers commentaires.
Gabrielle Simon, pour la CFTC, recommandera à ses instances nationales de signer cet accord. “C'est un accord positif. Nous avons avancé à petits pas, mais nous sommes parvenus à
des propositions intéressantes pour les jeunes. Nous avons établi des groupes de travail pour discuter de la mise en œuvre de mesures concrètes et pratiques : en cela, c'est une nouvelle façon de négocier, qui est plus pragmatique."
“Nous pensons que c'est un accord intéressant, par rapport aux propositions patronales initiales, s'est félicité Laurent Berger (CFDT). Nous avons obtenu des financements, notamment les 40 millions de l'Unedic pour une aide matérielle qui correspondent à un vrai besoin. Nous en ferons un bilan, et nous espérons que cette mesure sera pérenne."
Un point également salué par Stéphane Lardy (Force ouvrière) : “Dégager des financements pour les freins matériels est un point important, et 40 millions, ce n'est pas négligeable." Même s'il constate “un accord ramassé", il se félicite de la mise en place d'une fonction tutorale pour les contrats de professionnalisation : “C'était une demande de Force ouvrière depuis la négociation sur la formation continue."
Le sentiment est plus modéré côté CFE-CGC : “C'est un accord statique, plus gestionnaire que dynamique. Une fois de plus, comme pour les autres accords, il n'y a pas d'implication des entreprises, c'est un refléchage de fonds déjà attribués, que ce soient les 15 millions du FPSPP et des Opca, ou les 40 millions de l'Unedic." La confédération regrette que certaines propositions n'aient pas été retenues, telles que, notamment, une aide matérielle de l'entreprise aux doctorants en fin de formation, à la condition qu'ils s'engagent à travailler trois ans pour l'entreprise.
Enfin, pour Simon Gévaudan (CGT), le texte manque de portée : “Il est question d'une charte, de référents, de binômes. Un seul point est concret et financé, ce sont les 40 millions, pour 170 000 jeunes concernés : cela correspond à 235 euros par an et par jeune. Cela fait peu ! Nous sortons de cette négociation sur notre faim, à considérer que 2 millions de jeunes vivent en dessous du seuil de pauvreté."