Les “ressources éducatives libres", pour un vaste partage des savoirs

Sir John Daniel, président du Commonwealth of e-learning^{[ 1 ]}Agence intergouvernementale basée à Vancouver (Canada), chargée des pays émergents à disposer des technologies nécessaires pour étendre et améliorer leurs systèmes d'éducation, de formation et d'apprentissage. www.col.org , ancien chancelier de la Open University, a entamé son intervention - le 14 janvier lors du colloque “E-learning" à Paris - en citant le philosophe français Michel Serres : “Il faut transformer l'enseignement à distance en enseignement sans distance".

La tentation de systématiquement “virtualiser" tout contenu pédagogique existe, a-t-il observé. Toutefois, la méfiance envers certaines facilités ne doit pas faire oublier les priorités qui demeurent celles d'une formation réussie. “La formation en ligne représente, au premier abord, un énorme avantage financier. La dématérialisation permet de réaliser des économies sensationnelles sur les coûts d'enseignement. Mais, à moyen terme, en additionnant les frais que représentent les mises à jour régulières d'une plateforme e-learning, cette solution s'avère souvent plus onéreuse qu'une formation en présentiel. D'où la nécessité de viser avant tout la qualité des formations proposées, ainsi que l'efficacité de leur déploiement."

Une piste de réflexion est apportée par Sir John Daniel : “La solution pourrait bien venir des ressources éducatives libres (REL), du matériel pédagogique partagé, adaptable et suffisamment souple pour être utilisé partout dans le monde. Actuellement, le Commonwealth of e-learning, soutenu par l'Unesco, prépare une campagne de sensibilisation et de communication sur ces contenus."

Seul moyen de ne pas “réinventer la roue" en matière pédagogique, le recours aux REL, originellement développé au sein du Massachusetts Institute of Technology (MIT), constitue un dispositif populaire dans l'univers anglophone. Côté francophone, on se heurte encore à des réticences. “Les cours disponibles au sein de l'Académie en ligne du Cned relèvent encore du droit de la propriété intellectuelle et ne sont pas « accaparables » par tout un chacun, note Sir John. Espérons que, dans les années à venir, le savoir va réellement se démocratiser."