Missions locales Le choix du reconventionnement confirmé
Par Béatrice Delamer - Le 01 mai 2011.
Il était attendu. Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, est intervenu au cours de la séance plénière du Conseil national des Missions locales (CNML), le 20 avril à Paris. Objectif : les rassurer sur leur financement et répondre aux critiques de l'Union nationale des Missions locales (UNML), du Synami-CFDT et de l'Association des Régions de France (ARF).
Au cœur de la polémique, la circulaire du 19 janvier 2011 sur les conventions pluriannuelles d'objectifs (CPO), qui définit le cadre du reconventionnement des Missions locales pour la période 2011 à 2013, suivie par la demande de l'ARF d'un moratoire et de sa remise à plat. Point sensible : la diminution des moyens des Missions locales, notamment la perte de 51 millions d'euros qui financent 1 000 postes dans le cadre du plan de relance et des actions en faveur de l'accès à l'emploi des jeunes (non renouvelés cette année), et les 40 millions d'euros alloués à des opérateurs privés de placement pour 7 000 contrats d'autonomie supplémentaires, pour atteindre 15 000.
“Xavier Bertrand a compris qu'il avait en face de lui un réseau inquiet", indique Christelle Tavares, déléguée générale de l'Union nationale des Missions locales. Le ministre a répondu aux questions concernant les priorités gouvernementales pour l'emploi des jeunes, la place dévolue aux ML et les financements de l'État prévus pour 2011. Restent aux Missions locales les fonds accordés par les partenaires sociaux dans leur négociation sur l'accompagnement des jeunes décrocheurs, soit 30 millions d'euros.
Le 20 avril, l'UNML a expliqué au ministre en quoi les financements prévus par la loi de finance 2011 étaient, bien que maintenus, effectivement en baisse : “La loi de finances prévoit un financement au niveau national, mais au niveau régional il est fongible avec d'autres. _ Les Direccte peuvent faire d'autres choix et les attribuer à d'autres politiques", explique Christelle Tavares.
Xavier Bertrand a assuré qu'à la prochaine séance plénière du CNML, un état des lieux précis de l'état de financement du réseau, région par région, serait produit. Entre-temps, il recevra l'UNML le 4 mai au ministère. “Nous allons lui demander d'être attentif au dialogue de gestion avec chaque structure, prévoit Christelle Tavares. Les Direccte nous imposent des critères qui ne sont pas pertinents, comme le nombre d'offres d'emploi collectées. Or, nous travaillons sur des bassins d'emploi fragilisés. En faire un critère majeur, alors qu'il n'est pas garanti que les offres soient adaptables à nos jeunes est injuste, puisqu'ils fondent l'octroi des fonds sur ces critères. Nous sommes d'accord pour progresser, mais ne pouvons le faire que sur des critères pertinents, sans oublier ceux qui concernent le logement, la mobilité ou les décrocheurs scolaires qui font aussi partie de nos missions."