Prospective : les acteurs s'accordent sur la nécessité d'un “exercice partagé"

Par - Le 16 mai 2011.

Lors du séminaire, des acteurs ont exprimé leur vision de l'utilisation de la prospective. Tous ont insisté sur la nécessité d'une volonté commune des acteurs et d'une réflexion à partir des travaux existants et des bonnes pratiques.

Pour Paul-Edmond Médus, de la DGEFP, la prospective “répond à un besoin d'anticipation, pour accompagner les évolutions, et doit déboucher sur des préconisations". Cette démarche est avant tout “un exercice partagé par tous les acteurs qui feront ensuite partie du plan d'action".

Gérard Lobjeois, secrétaire général de l'Observatoire des métiers de l'assurance, est allé également dans ce sens, précisant que la prospective représentait un enjeu de maintien dans l'emploi. Il a particulièrement insisté sur le rôle de l'observatoire, qui “n'est pas un lieu de négociation, mais qui doit permettre un diagnostic partagé destiné à alimenter le dialogue social par ses préconisations".

Du côté de l'enseignement, la prospective est également une démarche importante. Marie-Danielle Campion, rectrice de l'académie de Rouen, estime en effet que “l'exercice de prospective est majeur pour l'Éducation nationale et l'enseignement supérieur". Ajoutant : “Il est essentiel surtout s'il aboutit à une vision partagée et à une co-construction permettant une cohérence et une lisibilité dans l'aménagement du territoire. Au plan sociétal, économique et humain, la PMQ est essentielle." Elle a souligné que le Rectorat de Rouen avait élaboré un guide qui a apporté “une vision dynamique prenant en compte l'ensemble des besoins au niveau des bassins d'emploi, des territoires et des grands projets". Et qui a permis de concevoir des fiches d'orientation.

“Les partenariats permettent de comprendre des réalités opaques"

“Notre rôle par définition est d'anticiper, mais notre action peut avoir des effets limités, a expliqué Philippe Maffre, secrétaire général pour les affaires régionales (Sgar) de Franche-Comté, lors du séminaire du 12 mai. C'est pourquoi il est nécessaire de travailler en partenariat avec les élus et les syndicats, nous avons besoin d'eux pour comprendre une réalité opaque."

En Franche-Comté, “nous devons gérer des situations différentes sur différents bassins d'emploi, dans une région qui est transfrontalière, a-t-il expliqué. Nous sommes obligés de prendre en compte cette spécificité et cette réalité de nos mouvements démographiques, de façon à travailler et à gérer des formations et des qualifications qui peuvent être différentes". C'est pourquoi, sur le plan local, “nous agissons pour développer la prospective avec l'aide de l'Oref qui est maître d'œuvre d'un observatoire des métiers et des qualifications".

Dans une région particulièrement marquée par la crise, “tous les partenaires ses sont rassemblés pour gérer les situations de certaines entreprises et éviter les licenciements", ce qui a permis de développer une GPEC territoriale dans le nord de la Franche-Comté et dans le Haut-Jura.

1. Le secrétaire général pour les affaires régionales (Sgar) est, dans une préfecture de région, le haut fonctionnaire chargé de coordonner la politique de l'État en matière de développement économique et d'aménagement du territoire, ainsi que les relations entre l'État et le Conseil régional.