Simulateurs : quelles plus-values pour la formation professionnelle ?

Par - Le 01 avril 2011.

Quel est le point commun entre l'apprentissage du geste médical, de la conduite automobile, de la soudure, de la sécurité en usine, voire du découpage du poireau ou du maniement du faitout ? Tous peuvent s'enseigner par le recours à des simulateurs, tous étaient présentés lors d'une journée d'études Fffod-Afpa, le 10 mars 2011 (voir notre article).

Toujours plus réalistes, encore onéreux mais de plus en plus abordables et, surtout, désormais “pilotables" par des dispositifs grand public (smartphones, Wii, Kinect, etc.), les simulateurs ont déjà envahi nos foyers par l'intermédiaire des consoles de jeu. Parce qu'ils intègrent notre quotidien, ils sont appelés à se développer dans le monde de la formation. Avec quels bénéfices ? Commanditaires et concepteurs des jeux ont tenté de répondre.

Directrice de projets au pôle Innovation de l'Afpa, Chantal Sartorio y voit avant tout une “plus-value évidente" pour l'apprenant : le simulateur “lui permet de comprendre comment il apprend, pourquoi il réussit et pourquoi il échoue". Plus-value également pour l'organisme de formation, “en matière de sécurité, car le simulateur permet de s'entraîner sans risque". S'exercer au réel en mode virtuel étant peu gourmand en matières premières, l'opération est aussi source de gains “environnemental" et “économique", de même que cela “permet de gagner du temps sur certains apprentissages".

Gain de temps, mais aussi enrichissement, selon Valérie Lavergne-Boudier, directrice générale associée du prestataire KTM Advance, pour qui l'intérêt de la simulation est également de “permettre d'acquérir de l'expérience professionnelle", si l'on admet que celle-ci se limite au geste.

Pointant la dimension toujours moins invasive des environnements simulés, Bernard Blandin, directeur de recherche au Cési, souligne lui que l'on fait désormais “l'économie de l'apprentissage d'un outil : parvenir à interagir de manière naturelle permet de rentrer directement dans l'apprentissage. Il n'est plus nécessaire d'apprendre le clavier et la souris avant de se porter sur l'objet réel de la formation". Et de souligner que cela “peut être extrêmement important pour certains types de populations : les personnes handicapées, par exemple".

À noter également, la remarque de Pierre Chauveau, directeur de l'innovation pédagogique à l'Afpa, pour qui tous ces systèmes qui bousculent les frontières entre jeu et formation ont “commencé à changer les règles du marché, en nous invitant à réfléchir à l'idée de parcours, alors qu'aujourd'hui, la formation s'achète à l'heure !"