Vers des programmes Erasmus et Leonardo da Vinci euro-méditerranéens ?

Portée par les élus socialistes français Françoise Castex et Vincent Peillon, ainsi que par trois autres eurodéputés^{[ 1 ]}Franziska Brantner (Verts, Allemagne), Cristian Dan Preda (PPE, Roumanie) et Ivo Vajgl (ADLE, Slovénie). , une déclaration écrite a été déposée le 7 avril auprès du Parlement européen afin de créer, d'ici à la fin de l'année, un programme Erasmus “Euromed", ainsi qu'un dispositif de formation professionnel Leonardo da Vinci spécifique aux pays du Maghreb francophone ainsi qu'à l'Égypte.

“Un véritable processus de transition démocratique a commencé de voir le jour dans les pays du Maghreb, indique Françoise Castex, eurodéputée du Sud-Ouest. Nous avons pris la mesure de cette transition et, avec Vincent Peillon, nous avons estimé que les programmes Erasmus et Leonardo da Vinci pouvaient, en plus de leur dispositif initial de formation, constituer un outil d'accompagnement de cette démocratisation."

Destiné à favoriser les échanges entre étudiants européens (Erasmus Europa) ou entre Universités du monde entier (Erasmus Mundus), le dispositif connaissait déjà une déclinaison (programme Averroès) à l'attention de la rive sud de la Méditerranée, mise en place entre trente-sept Universités, qu'elles soient françaises (Montpellier, Marseille, etc.), espagnoles, tunisiennes, marocaines ou algériennes. “Mais ce projet ne concerne que 200 étudiants, en tout : c'est dérisoire", souligne la parlementaire, membre de la commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen.

“Au vu de la situation très spécifique des pays de l'Afrique du Nord, il est nécessaire de créer un programme particulier euro-méditerranéen à destination de cette zone géographique, étendue, par ailleurs, à l'Égypte." Pourquoi, en ce cas, ne pas se satisfaire de l'existant en intégrant davantage d'étudiants issus du Maghreb au programme Erasmus Mundus ? “Il est vrai que des dispositifs tels qu'Averroès pourraient être étendus ou que les échanges pourraient s'effectuer dans le cadre d'Erasmus Mundus, mais nous souhaitons cependant créer un programme spécifique. D'une part parce qu'il permettrait de revivifier une Union pour la Méditerranée actuellement au point mort, et, de l'autre, parce qu'un tel programme disposerait de fonds dédiés uniquement à ces échanges entre le Nord et le Sud. Ainsi, son budget n'impacterait pas les programmes préexistants", répond l'eurodéputée.

Par ailleurs, un programme de formation professionnelle euro-méditerranéen, calqué sur le dispositif Leonardo da Vinci, est requis par les eurodéputés signataires de la déclaration écrite. “Il est possible de développer des programmes de formation allant des niveaux de qualification les plus bas aux diplômes d'ingénieur, estime Françoise Castex, nos IUT et nos écoles d'ingénieurs peuvent se mettre en conformité avec leurs homologues européens et maghrébins afin de créer des programmes de formation spécifiques. Nous pouvons imaginer des filières professionnelles orientées vers les activités touristiques, par exemple."

À ce jour, la déclaration écrite a reçu une cinquantaine de signatures de parlementaires. Il en faudra 360 pour qu'elle puisse être présentée officiellement devant la Commission européenne et le Conseil de l'Europe.