ANDCIO : {“Les CIO doivent devenir des établissements publics" }
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 janvier 2012.
L'Association nationale des directeurs de Centres d'information et d'orientation (ANDCIO) tenait son assemblée générale statutaire le 2 décembre dernier à Paris. Ces responsables de centres de ressources ont pu échanger autour de leur métier et des évolutions qu'il connaît en matière d'accueil, d'accompagnement et de conseil sur l'orientation.
Un rôle reconnu, puisqu'un certain nombre de CPRDFP (contrats de plan régionaux de développement des formations professionnelles) signés entre État et Régions intègrent les CIO dans les dispositifs d'orientation territoriaux. Une intégration cependant inégalitaire, ces lieux d'information et d'orientation ne constituant pas des entités autonomes, mais des structures dépendantes de l'Éducation nationale.
Robert Poisson, président de l'ANDCIO, s'en explique : “En tant que directeur, je reste un fonctionnaire relevant de l'autorité du recteur de l'académie à laquelle j'appartiens. Je ne suis donc pas en mesure de traiter directement avec un élu municipal, départemental ou régional, ni même avec Pôle emploi ou les Missions locales. Alors qu'avec la montée de l'implication des Régions dans la gouvernance de l'orientation et de la formation, nous sommes amenés à nous engager dans des partenariats sans cesse croissants." Quelle solution ? “À terme, les CIO doivent devenir des établissements publics."
**“Informer sur les métiers ne suffit plus"
Pour Bernard Poisson, la mission des CIO telle que définie par les textes a pu fonctionner de manière correcte des années 1970 à 1990. “Les choses se sont délitées par la suite, estime-t-il. Les élèves et leurs familles respectaient – bon gré, mal gré – les choix d'orientation des enseignants et les parcours étaient construits en fonction des recommandations des conseils de classe. Aujourd'hui, une telle linéarité n'est plus possible. Nos publics sont devenus à la fois plus exigeants et plus fragiles, d'où la nécessité de structures accompagnatrices tout au long de la vie."
La simple information sur les métiers ne suffit donc plus aux besoins de ces nouvelles générations, aussi les CIO demandent-ils désormais à pouvoir se placer en pilotes des dispositifs locaux relevant de l'orientation. “L'information sur les métiers constitue l'une de nos missions, bien entendu, mais s'il suffisait d'informer les jeunes sur l'existence de telle ou telle profession, alors la France ne manquerait pas de chaudronniers, comme c'est le cas aujourd'hui ! Nous sommes confrontés à des situations épineuses en termes de représentation des métiers et de construction des parcours. Certaines professions jugées attirantes au gré des effets de la mode, comme le commerce ou l'architecture d'intérieure, paraissent attractives pour des jeunes qui, une fois mis en situation réelle, se rendent compte que ces métiers se révèlent très éloignés de leurs espérances."
Face à cette multiplicité des situations, l'expertise des CIO en matière d'orientation peut constituer une véritable plus-value pour les politiques territoriales d'orientation. À ce titre, l'ANDCIO a été amenée à rencontrer les représentants de l'ARF (Régions) et de l'ADF (Départements) pour les sensibiliser à cette conclusion.