Annonce - Une obligation de formation, qui serait soumise à référendum

Par - Le 16 février 2012.

Dans une interview accordée au Figaro Magazine paru le 11 février, Nicolas Sarkozy a annoncé son intention de recourir au référendum afin de consulter les Français sur l'indemnisation du chômage et “la façon dont on doit considérer le travail et l'assistanat".

“Je propose de créer un nouveau système dans lequel l'indemnisation ne sera pas une allocation que l'on touche passivement, mais la rémunération que le service public de l'emploi versera à chaque demandeur d'emploi en contrepartie de la formation qu'il devra suivre." Et le chef de l'État d'ajouter : “Passé un délai de quelques mois, toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d'emploi devra choisir une formation qualifiante." Une formation que Nicolas Sarkozy souhaite donc “obligatoire" et dont le non-suivi pourrait être source de sanctions. “À l'issue de la formation, le chômeur sera tenu d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel il aura été nouvellement formé." Et, dans cette optique, à qui reviendrait la décision quant à la nature des formations à suivre ? “Un comité national, composé de chefs d'entreprise et de syndicalistes, identifiera les secteurs d'avenir créateurs d'emploi", a répondu le président. Telle est donc l'une des questions que Nicolas Sarkozy souhaite soumettre aux Français “si les partenaires sociaux ne trouvent pas de consensus".

Ces déclarations ont suscité de nombreuses réactions au sein du monde politique et plus particulièrement chez les candidats à l'élection présidentielle. “Ce référendum sur les droits des chômeurs est une idée pernicieuse", a estimé François Bayrou. “Une partie de nos concitoyens sera jetée à la vindicte. Cette pratique est détestable", a indiqué Éva Joly. Quant à Dominique de Villepin, il considère que ce référendum s'avèrerait “punitif" pour les chômeurs. François Hollande, lui, a préféré ironiser : “Des référendums ? Mais que n'y a-t-il pas pensé plus tôt ? Sur le paquet fiscal, les retraites ou la TVA, par exemple."

“Chasse gardée" ?

À l'occasion d'un déplacement dans la Somme, le 13 février,
le Premier ministre François Fillon a mis en cause la gestion
des 31 milliards d'euros de fonds de la formation : “C'est beaucoup d'argent qui souvent participe au financement des organisations patronales et syndicales. C'est en tout cas un sujet qui est une sorte de chasse gardée de toute une série de groupements qui veulent garder leur autonomie et conserver l'argent de la formation professionnelle pour eux." Ce, alors que 90 % des chômeurs
ne bénéficient pas de formation. Et de presser les partenaires sociaux de “proposer une véritable révolution dans le financement
de la formation". Dans un entretien au quotidien Le Monde,
il a précisé : “Je m'étais félicité des accords entre partenaires sociaux en 2003 et en 2009. Mais le système de la formation professionnelle est resté un maquis. D'où l'idée d'un changement de méthode",
avec par exemple le référendum.