Atelier national Vivea : formations agricoles et “performances environnementales"

Christiane Lambert, présidente du Faf[Le fonds d'assurance formation des chefs d'exploitation agricole, des entrepreneurs du paysage et de travaux forestiers, des conjoints collaborateurs et des aides familiaux.[/footnote], l'a souligné le 19 avril, à l'occasion d'un atelier national ^{[ 1 ]}Avec pour thème “Quelles compétences des chefs d'entreprise agricole pour conjuguer performance économique et performance environnementale". organisé à Paris : “[Vivea se veut être l'organisme qui facilite la prise de recul sur des questions importantes pour le monde agricole, une force de proposition de solutions innovantes en termes de développement des compétences pour notre secteur." L'objectif de cette rencontre, qui a réuni plus de 160 professionnels, était d'“essayer de lever le risque d'opposition ou d'incompréhension entre agriculture et environnement".

Car, a-t-elle insisté, “le constat que nous faisons est l'expression d'une certaine incompréhension du rythme de changement imposé à l'agriculture". En effet, explique la présidente de Vivea, “depuis plusieurs années, particulièrement le Grenelle de l'environnement (2007-2008), notre profession s'est engagée dans de très nombreux chantiers pour améliorer ses pratiques, réduire les intrants^{[ 2 ]}Ajouts aux cultures, notamment les engrais et fertilisants. , encourager la conversion à l'agriculture biologique, etc. Mais parallèlement, les décrets du gouvernement sont apparus extrêmement rigoureux, complexes et se superposant, nous donnant un sentiment d'incohérence et d'impuissance".

L'accompagnement nécessaire

Les questions d'environnement figurent, a-t-elle insisté, au centre des préoccupations de formation du monde agricole. Et pour preuve : la “très importante augmentation des formations suivies par les agriculteurs sur des thématiques de l'environnement" par l'intermédiaire de Vivea. Ainsi, par exemple, “140 000 personnes ont été formées au Certiphyto^{[ 3 ]}Certiphyto est un certificat obligatoire d'aptitude qui sera nécessaire à compter de 2015 pour tous utilisateurs ou prescripteurs de produits phytosanitaires. sur la période expérimentale de dix-huit mois. Aujourd'hui, 160 000 sur les 390 000 professionnels que compte le secteur ont été formés à ce certificat. 70 % des formés en redemandent !" Ce qui était perçu comme une contrainte par les agriculteurs est donc devenu un “levier de changement".

Face aux nombreuses contraintes économiques auxquelles ils sont soumis, les professionnels de l'agriculture ont jugé important, au cours de cette journée, de prendre le temps d'identifier leurs besoins en compétences afin de mieux concilier la “double performance" environnementale et économique. Car, la formation continue, “aux côtés de la recherche et développement", peut apporter l'accompagnement dont ont besoin ces professionnels, pour tendre vers une “agriculture qualitative", qui préserve les sols et les ressources, et “maintient et produit la biodiversité". Il est important, juge la présidente de Vivea, que “l'appareil de formation agricole intègre davantage dans les cursus diplômants la problématique très complexe du développement durable".

Technologies embarquées

Dans l'agriculture, “la notion de progrès est de plus en plus importante", a indiqué Christiane Lambert, précisant que sa profession est “une utilisatrice conséquente des technologies embarquées. Par exemple, un nombre considérable d'agriculteurs ont recours à leur smartphone au quotidien : ils photographient leur plante malade, se connectent à la bibliothèque végétale leur permettant de la comparer avec les références données par les instituts afin d'analyser le degré de la maladie avant de décider ou non de son traitement…". Vivea accompagne ces professionnels, via des actions de formation, dans l'utilisation de ces “outils de précision et d'aide à la décision", ainsi que des réseaux sociaux qui permettent d'échanger autrement sur les métiers.

À travers cette journée, Christiane Lambert et son équipe espèrent avoir ouvert de nouvelles pistes pour mieux répondre à “la volonté des chefs d'entreprise agricole de s'engager dans une croissance durable".