CNFPT - Un budget tout juste à l'équilibre
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 juin 2012.
C'est porteur d'un mémorandum contenant une trentaine de propositions – dont sept jugées “majeures" – que François Deluga, président du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) [ 1 ]Voir aussi dans ce numéro, p. 29. s'est entretenu, le 30 mai, avec Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique. Une rencontre dont l'objectif était de rappeler les priorités en matière de formation des agents de la fonction publique territoriale.
Le CNFPT : de nombreuses missions, mais des moyens insuffisants pour les assurer, pourrait-on résumer. Des missions qui, parfois, l'ont amené à assurer des formations bien au-delà de sa sphère d'action définie par la loi. François Deluga, dans un entretien accordé à L'Inffo le 1er juin, évoque ainsi “les nombreuses formations dispensées dans le cadre de la mise en œuvre du RSA, qui concernaient bien d'autres agents que ceux de la FP territoriale stricto sensu". Mais le président du Centre d'évoquer également un “acte II de la décentralisation, en 2005, qui ne comprenait aucun volet dédié à la formation professionnelle des agents et avait créé un certain trouble en leur sein". Un élément qui l'aura poussé à rencontrer Marylise Lebranchu, alors que l'acte III se profile à l'horizon, pour rappeler à cette dernière de l'importance de ce sujet pour les personnels de la fonction publique territoriale.
La situation financière du Centre reste délicate. La diminution de la cotisation de l'État de 1 % à 0,9 % pour la formation des agents de la fonction publique territoriale s'est traduite, dans les faits, par une perte de 33,8 millions d'euros des caisses du CNFPT. “Dans le même temps, nos missions de formation, elles, augmentaient, puisque l'État a créé un nouveau concours, celui d'ingénieur en chef, et qu'il nous appartient de former ces nouveaux agents. Or, leur formation spécifique s'étale sur un an", explique le président du Centre.
“Aujourd'hui, le budget du CNFPT se trouve dans un état de petit équilibre, nos recettes égalent à peu près nos dépenses. Mais avec un budget total portant sur près de 350 millions d'euros, nous avons traversé 2012 en souffrant, mais nous ne terminerons pas 2013 sans heurts." Le Centre a supprimé les frais de transports des stagiaires (11 millions d'euros), augmenté le nombre de stagiaires en formation, annulé certaines sessions afin de parvenir à cet équilibre comptable.
“De plus, le 1 % assurait la mutualisation des moyens, or, en passant à 0,9 %, les grandes collectivités sont nettement avantagées par rapport aux petites, créant un fort sentiment d'iniquité." Un sentiment partagé par la totalité des organisations syndicales représentantes des agents de la territoriale, mais aussi par l'intégralité des associations d'élus (AMF, ARF, ADCF, etc.). Élus qui, parfois, pour former leurs agents, risquent de n'avoir d'autre recours que de se tourner vers l'offre privée “quatre fois et demi plus chère en général", souligne le président du CNFPT. De fait, c'est officiellement soutenu par 7 042 collectivités qu'il a rencontré Marylise Lebranchu le 30 mai.
Du reste, cette dernière a suggéré de... consulter en premier lieu les organisations syndicales et les associations d'élus.
Notes
1. | ↑ | Voir aussi dans ce numéro, p. 29. |