Greta - Vers une réforme “réellement ambitieuse" ?

Par - Le 16 mai 2012.

“Le quinquennat qui vient de s'achever a laissé le réseau de la formation des adultes de l'Éducation nationale dans une situation de malaise. Les différentes réformes entreprises n'ont pas été initiées dans un esprit de concertation", indique à L'Inffo Thierry Marcel, président national de l'Association nationale des conseillers en formation continue (Anacfoc) des Gréta (Groupements d'établissements de l'Éducation nationale).

Il est difficile, selon lui, de “prétendre renforcer l'efficience des Gréta sans une véritable réflexion sur les nouvelles modalités de gouvernance et, qui plus est, en remettant en question la place et le rôle de l'ensemble des acteurs de notre réseau". La conséquence logique a été l'opposition manifestée par les acteurs. Pourtant, la grande majorité des conseillers en formation continue (CFC) se disent convaincus de la nécessité d'une évolution de la mission de formation continue de l'Éducation nationale. Car, observe Thierry Marcel, “l'environnement dans lequel avait été initié le réseau des Gréta, voici une quarantaine d'années, n'a cessé d'évoluer". Il faut aujourd'hui “une réforme réellement ambitieuse, volontariste et innovante qui permette une mission de formation continue des adultes de perdurer et de se consolider". Une transformation des Gréta ne se résumant pas à une “simple adaptation technique".

Pour Thierry Marcel, la promesse faite à l'Unsa par François Hollande de revenir sur la réforme des Gréta est un signe que le nouveau président de la République a pris la mesure “des évolutions à venir, qui ne sont pas nécessairement liées au réseau des Gréta, mais concernent de façon plus globale l'autonomie des établissements et le désengagement de certaines missions". Dans ce cadre, “la mise en œuvre de services publics régionaux de formation pose la question de la place réservée aux grands opérateurs que sont l'Afpa et les Gréta. De la réponse à cette question dépendra le projet d'avenir du réseau des Gréta". De ses rencontres avec différentes personnalités, Thierry Marcel tire l'espoir que les Gréta, qui accueillent 500 000 stagiaires par an, “puissent être dotés d'un statut juridique propre". Mais, prévient-il, “il faudrait que cela se fasse dans le cadre d'un consensus, où l'expertise des acteurs de terrain pourra être reconnue".
Car pour le président de cette association qui revendique près de 800 sur les 1 300 CFC, donner un statut aux Gréta offre une série d'opportunités au réseau. C'est lui permettre de “sortir de la marginalisation qui est la sienne aujourd'hui". C'est aussi lui “donner les moyens d'être mieux armé pour faire face aux contraintes de son environnement et d'être en capacité de relever les défis de demain en matière de formation professionnelle continue, sur l'ensemble des territoires". Et, enfin, c'est lui donner la chance d'“affirmer sa mission de service public", aussi bien à l'interne, “en renforçant plus encore la formation tout au long de la vie au sein des établissements publics locaux d'enseignement (Eple)", qu'à l'externe, “en continuant à jouer un rôle majeur dans la formation des adultes, la lutte contre les inégalités, les risques d'exclusion et la sécurisation des parcours".