Île-de-France - La qualité de l'alternance, une préoccupation partagée

Par - Le 01 août 2012.

Comment faire en sorte que les jeunes en contrat d'alternance ne “décrochent" pas avant la fin de leur formation ? Telle est la question principale à laquelle ont répondu les participants au colloque organisé, le 5 juillet dernier par le Conseil régional d'Île-de-France, dans le cadre de la 9e Biennale de l'éducation, de la formation et des pratiques professionnelles qui se déroulait au Cnam.

La rencontre, dont le thème est “Sécuriser la qualité de l'alternance en CFA", visait à permettre d'échanger autour des expériences initiées par la Région, en partenariat avec des CFA et des entreprises franciliens. “La problématique de la qualité de l'alternance est au cœur des préoccupations de la Région", a assuré Delphine Pelade, directrice générale de l'apprentissage et de l'emploi (DAE) au Conseil régional.
Une étude sur les ruptures de contrats d'apprentissage, réalisée par la Région en 2011, a montré que “l'inadéquation et le manque de lien entre les missions du jeune en entreprise et la formation théorique constituent la principale cause de rupture et de démotivation des jeunes", a indiqué Domique Ledogar, responsable du dispositif qualité de l'alternance à la DAE. Ajoutant que le dispositif qu'il pilote, en diffusant une approche “proactive", a permis d'éviter 3 000 ruptures de contrats en 2009 et 2010. “L'approche exploite les leviers décisifs que constituent, pour certains, la possibilité de choisir leur apprentissage, avec la certitude de pouvoir les appliquer à court terme."

La diffusion de témoignages d'apprentis, accompagnés de leurs formateurs et de leurs maîtres d'apprentissage, tendait à confirmer ces bons résultats, “que certaines Régions mettent aussi en place", a indiqué Emmanuel Maurel, vice-président du Conseil régional chargé de la formation professionnelle, qui veut “faire de l'Île-de-France une terre d'apprentissage". À travers le dialogue entre les formateurs et les tuteurs ou maître d'apprentissage.

Cette “démarche stratégique" pour la réussite des projets professionnels des jeunes est partagée par les Flamands en Belgique. En effet, selon Jozef Vanraepenbush, un des acteurs du réseau Euroguidance au ministère de l'Éducation flamand, il existe “une vision commune de l'alternance en Flandre et en Île-de-France". L'échange entre les formateurs, les maîtres d'apprentissage et les jeunes permet, a-t-il indiqué, d'adopter une “approche positive" à l'égard de ces derniers, et de leur “donner à croire en eux-mêmes", à “se faire confiance".

D'ailleurs, Morgan Marietti, président de l'Association nationale des apprentis de France (Anaf), a souhaité que les efforts des apprentis soient davantage pris en considération. Une plaidoirie qui trouve un écho auprès d'Emmanuel Maurel. Qui a annoncé la mise en place prochaine d'un réseau social, une “sorte de Facebook de l'apprentissage, mettant en lien les apprentis, les formateurs et les maîtres de stage, opérationnel sur tablettes et smartphones".