“Informer et orienter vert" : un rapport visant à clarifier la certification professionnelle des métiers de l'écodéveloppement

Par - Le 01 mai 2012.

D'ici la prochaine décennie, ce sont près de 600 000 emplois liés à la “croissance verte" qui devraient voir le jour en France. Même si ce secteur se révèle beaucoup moins créateur d'emplois que prévu, cette économie verte va cependant entraîner des évolutions dans les métiers existants, voire traditionnels, à l'image de celui de couvreur, qui se trouve déjà en cours d'adaptation.

Demeure l'enjeu d'adapter le corpus des formations existantes à cette verte réalité future, ainsi que d'anticiper les emplois de demain. Un processus prévisionnel qui ne peut faire l'impasse sur l'orientation (des jeunes comme des adultes) vers ces métiers verts, voire “verdissants", de les recenser, les définir et les inscrire au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Commandé par la ministre de l'Environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet, le rapport “Informer et orienter vert", rédigé par Jean-Robert Pitte, délégué à l'information et à l'orientation (DIO) et George Asseraf, président de la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP), propose une série de pistes afin d'aider le public, les organismes et les entreprises à trouver la bonne information numérique sur ces secteurs en développement.

1 035 métiers verts ou “verdissants"

À l'heure actuelle, une série de travaux effectués de 2009 à 2011, ont donc permis d'identifier les métiers verts ou “verdissants" présents dans onze filières professionnelles, en croisant les nomenclatures de Pôle emploi (codes Rome) et de la Dares (PCS), pour un total de 1 035 métiers. Cependant, comme l'écrivent Jean-Robert Pitte et George Asseraf, “la difficulté à identifier les métiers de l'environnement reste liée à l'ampleur de ce qu'on appelle « environnement » et à l'extrême diversité des activités que l'on peut exercer autour". De même, les recherches numériques par mots-clés ou expertise des référentiels de compétences sur les sites des services publics de l'orientation et de la certification professionnelle présentaient également des soucis de référencement, renvoyant parfois l'internaute vers des fiches inappropriées ou faisant l'impasse sur des références pertinentes, mais mal référencées.

Une cartographie du champ

Dès lors, un travail d'affinage des données s'imposait et le rapport a fait le choix de substituer une logique de certification professionnelle basée sur les finalités d'apprentissage et de compétences des formations à celle d'une logique purement orientée “métiers et emplois" qui est celle de Pôle emploi et de la Dares. Toutefois, les auteurs du rapport alertent quant à l'établissement de distinctions ou de labellisations “qui pourraient donner lieu à une dynamique inflationniste de création de nouvelles certifications". Bref, pas question de repeindre les services d'orientation et de certification en vert, mais plutôt d'établir des cartographies lisibles permettant aux concernés de disposer d'une vision claire sur le champ professionnel de la croissance verte.

Signalétique à trois niveaux

Compte tenu de ce contexte, Jean-
Robert Pitte et George Asseraf proposent d'établir une signalétique à trois niveaux sur le degré de “verdissement" des compétences en prenant en compte, en premier lieu, des métiers non dédiés à l'environnement mais intégrant des services et des produits peu polluants, mais aussi des métiers traditionnels en forte évolution intégrant de plus en plus des dimensions liées à la croissance verte, et, enfin, les métiers directement dédiés à l'écodéveloppement. Et la cartographie découlant de ces métiers, les auteurs du rapport se proposent de l'établir via des synergies entre la CNCP, la DIO, l'Onisep, Centre Inffo, la Direction générale pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle (DGesip) et l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Aéres) qui, tous à leur niveau, pourront contribuer à l'établissement d'une “orientation verte" accessible et pertinente.

Le rapport suggère la mise en œuvre d'une première phase de recensement et d'indexation évaluée à six mois, laquelle donnerait lieu à un rapport d'étape. Puis une seconde phase de dix mois visant à fusionner les données émanant des différents acteurs, à les intégrer au sein du portail RNCP et à les tester au niveau de six régions.

1. Téléchargeable : www.cncp.gouv.fr/gcp/webdav/site/cncp-internet-cncp/shared/contents/Commission/RapportV17.rtf