L'adoption d'une marque par les GIP Carif, gage de “visibilité"

“Lieux de rencontres, d'interface et d'expertise", les GIP Carif ont, récemment ou dès leur création, adopté une marque pour gagner en visibilité et trouver un nouveau positionnement au regard des acteurs régionaux, voire du grand public.

Par - Le 01 septembre 2012.

Le groupement d'intérêt public (GIP) Carif Île-de-France a adopté, depuis le 22 juin dernier, la marque Défi métiers en tant que nom usuel. Il symbolise le nouveau positionnement et l'offre de service renouvelé de la structure. Rappelons que ce GIP accompagne le processus d'élaboration et de mise en œuvre des politiques régionales de formation et d'emploi. “Le terme même de GIP Carif n'était pas lisible. Il était connu de quelques initiés et à ce titre, nos administrateurs souhaitaient que le GIP soit un objet clairement identifié et non pas un objet non identifié", rappelle Catherine Nasser, déléguée générale de Défi métiers.

“Ce changement de nom a nécessité un travail en interne et la mobilisation de nos équipes. Cette démarche n'est pas neutre, d'autant que ce n'est pas une question de marketing. Nous ne sommes pas situés sur un marché. Nous avons abouti à l'élaboration de 100 noms avant d'en présenter 15 à la présidence du GIP, composée d'un représentant de l'État (Direccte) et d'un représentant du Conseil régional d'Île-de-France. L'idée de nos administrateurs était que ce nom laisse entendre qu'accéder à un métier, le conserver, et évoluer dans ce métier, constitue un enjeu considérable pour les personnes et les entreprises", explique-t-elle.

Structure d'intérêt général

Défi métiers a également choisi un logo (voir ci-contre) pour incarner son positionnement. “Les initiales D et M, réunies et épurées, figurent une symbolique d'arches ou de passerelles reliant les hommes et leurs compétences, commente-t-elle. Les touches colorées et associées aux arches incarnent l'humain. L'objectif est d'être visible par rapport aux professionnels de l'emploi et de la formation professionnelle (organismes de formation, d'insertion, d'orientation, etc.), mais aussi par rapport aux financeurs de l'emploi et de la formation en régions. En outre, ce nom marque un positionnement sur l'accès à la formation et au développement des compétences des individus. À ce titre, nous souhaitons être repérés comme une structure d'intérêt général."

Le GIP conserve donc les mêmes missions, tout en bénéficiant d'un réajustement de sa stratégie. “Il s'agit pour nous d'être un outil partagé qui met en œuvre nos quatre métiers en même temps. Nous ne sommes pas une agence de presse, ni un cabinet de consultants, alors même que nous réalisons des études, ni un organisme de formation, et pourtant, nous mettons en place des programmes de formation pour le réseau des Missions locales, mais nous ne formons pas", précise Catherine Nasser. Lieu d'interface, de rencontres, de convergence et de co-construction, Défi métiers a créé une synergie entre ses quatre métiers : “animer" (accompagner la réflexion et la mise en œuvre des politiques publiques emploi-formation), “professionnaliser" (développer l'efficacité d'action des opérateurs), “informer" (partager informations et analyses) et “observer" (contribuer à la compréhension de la relation emploi-formation). “Notre positionnement est complexe. Il nous faut trouver un positionnement différent par rapport aux cabinets de consultants, agences de presse, etc. Nos thématiques (maîtrise des données emploi-formation, évolution de l'offre, gestion territoriale des emplois et des compétences) et nos activités (animation des missions locales, développement de la VAE, insertion des publics spécifiques et lutte contre l'illettrisme, observation du secteur sanitaire et social, réflexion pour un développement durable) à mettre en œuvre doivent entrer en résonance les unes par rapport aux autres. Notre objectif est de formaliser une ingénierie de nos métiers pour proposer des informations et asseoir notre positionnement sur des productions originales. Cela passe par la production d'une information francilienne : faire savoir ce que réalisent les opérateurs dans le cadre des politiques publiques, ce qui fonctionne ou pas, et être force de propositions pour un réajustement de ces politiques publiques. Notre mission consiste également à jouer le rôle de miroir pour apporter des éléments de réflexion et d'explication." Défi métiers entend faire en sorte que ses trois partenaires (État, Région et partenaires sociaux) travaillent ensemble au plan régional.

Lieu unique

En ce qui concerne le GIP Alfa Centre, “la dénomination a été effective voici une dizaine d'années, au moment de la création en juillet 2002 de ce GIP par l'État, le Conseil régional et les partenaires sociaux, soucieux d'offrir un lieu unique d'information, d'appui et d'expertise, afin de mettre en œuvre les politiques régionales communes en matière de formation professionnelle, d'orientation et de valorisation des compétences", indique Éric Botton, directeur opérationnel d'Alfa Centre.

“Les membres fondateurs du GIP avaient fait appel à une agence de communication pour donner un nom particulier au Carif-Oref Centre. L'alfa est une plante qui pousse en zone aride et qui est utilisée pour fabriquer un papier de grande qualité, ou encore des cordages. En effet, la dénomination Carif-Oref renvoie plus aux circulaires DGEFP. Elle ne parle qu'aux initiés et notre but est aussi d'être visible du plus grand nombre possible d'acteurs régionaux de l'emploi et de la formation, voire du grand public", ajoute-t-il.

Outre l'information sur l'offre de formation régionale (partie “Carif"), le pôle observation de la relation emploi-formation au plan régional (partie “Oref") constitue l'autre pilier d'Alfa Centre. “À partir des données sur l'emploi (via l'Insee, Pôle emploi, etc.), notre fil conducteur est l'adaptation de l'appareil de formation et de l'offre de formation en région, en considérant ce qui va être le plus utile à l'économie régionale. Il s'agit également de fournir au Conseil régional des éléments fiables nécessaires à l'élaboration de la carte des formations en région Centre. L'essentiel étant de permettre à des personnes de trouver des formations, ainsi que les moyens d'accéder à celles-ci pour s'insérer sur tel ou tel type de métier."

Alfa Centre a pour missions l'observation de la formation et de l'emploi, l'information, le développement de la professionnalisation des acteurs des réseaux d'AIOA (accueil, information, orientation et accompagnement) et l'animation de ces mêmes réseaux, “les deux dernières missions n'étant pas nécessairement portées par tous les Carif-Oref, rappelle Éric Botton. Dans le cadre de la professionnalisation des acteurs, nous procédons à l'animation des Points relais conseils VAE (confiée par la Région en accord avec l'État) et du réseau régional des Missions locales (définition des programmes de professionnalisation des conseillers et équipes de direction) de la région Centre. Nous avons également pour thématique la lutte contre l'illettrisme et la définition des programmes de professionnalisation des acteurs des Centre de ressources départementaux illettrisme et analphabétisme (Cria). Nous réalisons un travail de recherche des prestataires et de conclusion de conventions avec eux, pour la formation des acteurs concernés. La professionnalisation concerne aussi les organismes de formation de petites tailles, notamment sur leurs droits et devoirs, ou encore sur les grandes évolutions du secteur de la formation qui les impactent directement". Éric Botton annonce d'ores et déjà une conférence à ce sujet le 9 octobre prochain à Orléans, dans le prolongement de la table ronde sur la formation lors de la conférence sociale qui s'est tenue les 9 et10 juillet derniers à Paris. La structure possède deux sites internet, le site institutionnel du GIP, en cours de refonte, et le site grand public
“E-toile" (www.etoile.regioncentre.fr).

Le GIP Alfa Centre applique les règles de gestion financière et comptable du droit privé. “Ce qui est d'ailleurs appelé à être réinterrogé, car les GIP reposent sur une convention constitutive à durée limitée, en l'occurrence jusqu'au 31 décembre 2013 pour Alfa Centre. Le gouvernement envisage une nouvelle loi de décentralisation et, à ce titre, l'environnement des GIP risque d'être modifié après 2013, avec un rôle plus important accordé aux Régions sur les questions de formation − notamment en termes de définition de la carte et de l'offre régionale de formation et de coordination de l'achat public de formation −, et des Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), davantage recentrées sur l'emploi et les entreprises. En outre, le législateur peut faire en sorte de repousser un peu la date limite de renouvellement des conventions constitutives des GIP en cours, et nous donner, ainsi, davantage de temps pour élaborer de nouveaux espaces de partenariat entre les différents acteurs concernés", conclut Éric Botton.