L'École des hautes études de la décision : entre humanités classique et management
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 juin 2012.
“Replacer les humanités au cœur du management". C'est ce leitmotiv pédagogique qui aura présidé à la fondation de l'École des hautes études de la décision (Ehed), née d'un partenariat entre le groupe IGS et l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence qui, en 2012, fête ses deux ans. C'est par la voie de l'alternance que les deux premières promotions de ces futurs titulaires de MBA (respectivement neuf et treize étudiants) suivent leur cursus.
“Il n'est pas évident d'entamer de telles études par la voie de l'alternance, admet Fabrice Duru, directeur pédagogique de l'Ehed. Concilier les exigences du cursus et les activités professionnelles du quotidien demande une certaine discipline de la part des étudiants." Titulaires d'un bac + 3, les inscrits à l'Ehed présentent la particularité d'être issus de cursus davantage littéraires que leurs homologues accédant aux IEP par des filières classiques. C'est d'ailleurs l'une des exigences de l'école, afin de favoriser l'ouverture aux humanités des contenus pédagogiques. “Pour la plupart, nos étudiants sont issus de formations initiales telles que la sociologie, l'histoire, la géographie ou les sciences économiques. Nous nous inscrivons non dans une démarche de filière-métier, mais dans un enseignement beaucoup plus transversal, destiné, dans un premier temps, à former des assistants chefs de projets dans les domaines de l'événementiel ou de la communication." Plusieurs grandes entreprises (EDF, L'Oréal, etc.) ont d'ores et déjà accueilli ces alternants.
L'Ehed envisage, à terme, d'ouvrir cette formation à des profils plus atypiques. “Il est évident que des personnes âgées d'une cinquantaine d'années et venant à nous, par exemple, au titre de la VAE, risquent de rencontrer des difficultés d'adaptation. En revanche, des profils de trentenaires ou de quadragénaires pouvant s'investir deux ans pour obtenir notre MBA sont plus envisageables", indique Fabrice Duru. Qui perçoit avec optimisme l'avenir de l'Ehed : “Ce type de formation est amené à se développer, et les partenariats entre écoles et entreprises à se multiplier. Les entreprises ont intégré dans leurs stratégies que la culture générale de leurs collaborateurs pouvait représenter une importante plus-value pour elles. Chacun comprend que l'excellence académique constituait un bénéfice mutuel."