L'UPMC aide les jeunes “décrochés" de l'enseignement supérieur à devenir “auto entrepreneurs de leur vie professionnelle"

Par - Le 01 novembre 2012.

“En matière de décrochage, il s'agit de mener un travail de repérage précoce des étudiants concernés avant que l'absentéisme de ces derniers ne devienne trop important. Ce travail est réalisé avec l'aide des référents chercheurs que les étudiants rencontrent de manière collective ou individuelle dès le premier semestre de L1 (première année de licence)", a souligné Nathalie Drach-Temam, vice-présidente de l'insertion professionnelle à l'Université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC)-Paris VI. Elle s'exprimait à l'occasion du colloque “Innover pour les jeunes décrochés : une expérimentation à l'Université", organisé le 16 octobre par l'UPMC. Ce colloque présentait l'expérimentation “Interaction, construire son projet professionnel", portée par son service formation continue et soutenue depuis 2009 par le Fonds d'expérimentation pour la jeunesse (Fej).

Remonter dans l'ascenseur social

Ce dispositif consiste à accompagner les jeunes “décrochés" de l'enseignement supérieur de moins de 26 ans, en voie de désinsertion sociale et professionnelle, et en panne de projets d'avenir. Ils bénéficient d'une formation visant à renforcer leur employabilité et à amorcer un ascenseur social. Ils reviennent à l'Université, en particulier à l'UPMC, pour valoriser des compétences, en acquérir de nouvelles, devenir acteur à part entière de leur avenir en décidant soit de repartir en formation soit de s'insérer dans l'emploi. “Nous proposons aux étudiants des formations plus adaptées et plus progressives. Ce dispositif n'est pas un modèle à reproduire ou à généraliser. L'idée est de transmettre cette expérimentation et d'échanger avec des acteurs de l'orientation, de la formation et de l'emploi. Toute proposition d'action doit d'ailleurs être co-construite entre l'État, les Régions et les acteurs de terrain (Pôle emploi, Missions locales, Écoles de la deuxième chance, services information et orientation des Universités, etc.)", a considéré Christine Mantecon, chargée de mission à l'UPMC et coresponsable du dispositif. L'expérimentation, d'une durée de trois ans (2009-2012) représente un coût total de 351 000 euros, dont 50 % financés par l'État (Fej) et 50 % par l'UPMC.

Plusieurs partenaires y ont pris part, parmi lesquels l'association La Boucle et son réseau de Boutiques club emploi (pour la conception et la réalisation du programme pédagogique), le réseau national des entreprises pour l'égalité des chances, l'association Egée, la Région Île-de-France (qui offre une couverture sociale aux jeunes et le statut de stagiaire de la FPC).
_n L'expérimentation a été évaluée par le laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication (Lisec) de Lorraine. À l'issue de leur parcours, les stagiaires ont développé la capacité à faire des choix éducatifs et professionnels et à initier leur évolution. Le Lisec relève qu'il est “préférable de ne pas laisser les jeunes décrochés s'installer dans des situations d'isolement et de non-projet car les capacités de rebond sont plus rapides et efficientes lorsqu'un dispositif de remédiation ou de réorientation leur est proposé plus tôt".