Afpa - Yves Barou, le nouveau président
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 juillet 2012.
Le 26 juin, soit vingt jours après la démission de Jean-Luc Vergne, le conseil d'orientation de l'Afpa a désigné son successeur en la personne d'Yves Barou. C'est à ce dernier que revient désormais la tâche de piloter l'Association pour la formation professionnelle des adultes dans un contexte de trésorerie déficitaire de 53 millions d'euros et de crise de gouvernance qui a provoqué le départ de son prédécesseur.
Le choix − unanime − du conseil d'administration s'est donc porté sur ce polytechnicien de 64 ans, au CV propre à rassurer personnels de l'Afpa et partenaires sociaux, puisqu'Yves Barou a occupé, de 1998 à 2000, le poste de directeur-adjoint du cabinet de Martine Aubry lorsque celle-ci était en charge du portefeuille de l'Emploi et de la Solidarité dans le gouvernement de Lionel Jospin. Une ministre qu'il connaissait d'ailleurs depuis plusieurs années puisqu'il l'avait déjà côtoyé entre 1982 et 1984 lorsque celle-ci était chargée de mission auprès de Pierre Bérégovoy, alors ministre des Affaires sociales et de la Solidarité.
Philippe Caïla, directeur général de l'Afpa, avait annoncé souhaiter remettre son mandat “à la disposition" du nouveau président. Yves Barou lui a fait savoir qu'il ne souhaitait pas le confirmer à ce poste et a annoncé la nomination prochaine d'un directeur général − “par intérim". Quant au premier déplacement du nouveau patron de l'Afpa, il a eu lieu sans attendre, dès le 28 juin, à Limoges, à l'occasion de l'inauguration d'un nouveau centre de formation de l'Association, aux côtés de Michel Sapin et de Thierry Repentin.
Auteur d'un ouvrage sur la réduction du temps de travail en 1983 (Les trente-cinq heures et l'emploi, en collaboration avec Jacques Rigaudiat), c'est à lui qu'a échu, en 1998, la tâche de consulter et négocier les éléments de la loi sur les 35 heures avec les partenaires sociaux en 1998. Un rôle de conseiller, mais aussi de “plume" pour sa ministre, qui lui valut alors le surnom de “monsieur Trente-cinq heures", donné alors par un journaliste de L'Expansion.
S'il a débuté sa carrière comme chargé de mission à la Direction de la prévision au sein du ministère de l'Économie et des Finances, de 1970 à 1981, et s'il a été amené, par la suite, à retrouver à plusieurs reprises les chemin de la rue de Grenelle − celle du ministère du Travail −, Yves Barou a également passé vingt-cinq années au sein du secteur privé, notamment à des postes de responsable des ressources humaines, dans plusieurs groupes industriels comme Rhône-Poulenc (où il fut, successivement, directeur de la recherche et du développement, directeur régional pour l'Afrique puis DRH de Rhône-Poulenc Rorer-Aventis aux États-Unis), qu'il quitta en 1998, ou de Thalès, où il occupa la fonction de directeur général adjoint et de DRH du groupe, de 2000 à 2010. Année à laquelle il intégra le Fonds stratégique d'investissement comme conseiller social.
Yves Barou est titulaire d'un doctorat d'État en sciences économiques en plus en plus de son diplôme de l'École Polytechnique, et possède un titre de professeur associé à HEC.