Une étude du CEE analyse les divisions du patronat

Par - Le 01 mai 2012.

“Les figures patronales dans le kaléidoscope de la formation professionnelle." Tel est le titre d'une étude que vient de publier le Centre d'étude de l'emploi (CEE). Laquelle met en exergue les divisions du monde patronal, loin d'une certaine image monolithique.

“L'accord sur la formation professionnelle a ainsi été le théâtre d'affrontements entre le camp patronal classique (Medef, CGPME et UPA) et celui dit du hors-champ, auquel appartiennent l'UnaPL et l'Usgeres, le premier refusant au second la possibilité d'intégrer le cercle de la représentation patronale", indique l'étude.
Jusqu'à présent, le gouvernement s'est rallié à la position des organisations représentatives, mais cette négociation a été pour l'exécutif l'occasion de marquer sa différence en invitant les organisations du hors-champ à participer indirectement à la gouvernance du FPSPP. Ainsi, la loi du 24 novembre 2009 prévoit la consultation des organisations patronales du hors-champ afin qu'elles émettent un avis sur l'usage des ressources affectées à ce fonds. “Cette ouverture législative a été mal accueillie côté patronal, incitant le Medef, avec l'appui de la CGPME, à rechercher l'unité patronale pour contrer les revendications des nouveaux acteurs patronaux", pointe le CEE.

L'analyse des arcanes de la négociation sur la réforme de la formation professionnelle a mis en exergue “les capacités de résistance du système paritaire face aux remises en cause de l'État", souligne l'experte du Centre d'études. Durant cette négociation, le Medef aura finalement su maintenir l'unité apparente du milieu patronal.
Mais pour combien de temps ? Car, lorsque l'analyse se déplace du cadre national vers l'espace régional, le Medef est “un" parmi d'autres, devant composer avec une pluralité d'acteurs patronaux dont il n'est plus le chef de file naturel. “Ce qui se joue sur l'espace régional a déjà rejailli sur le système paritaire où de nouveaux venus (Usgeres, UnaPL) ont frappé à la porte de la négociation nationale et interprofessionnelle", insiste le CEE.

De fait, les propos recueillis sur le terrain viennent, à travers l'exemple de la formation professionnelle, témoigner de la nécessité, pour certains, d'ouvrir le débat sur la réforme de la représentativité patronale. Récemment, la CGPME est venue rejoindre l'Usgeres proposant, par une déclaration commune, des critères pour mesurer la représentativité patronale sur le plan national et interprofessionnel. “Ce rapprochement, critiqué par l'UIMM et le Medef, pourrait néanmoins marquer le début d'un processus de recomposition des organisations patronales", conclut l'étude.