Au Technocentre de Guyancourt, Renault présente sa politique handicap

Par - Le 15 décembre 2013.

Renault a présenté les enjeux de sa politique handicap aux 10 000 collaborateurs de son Technocentre
de Guyancourt. Une occasion pour les managers et salariés du groupe de démonter les représentations
parfois stéréotypées du handicap et de rencontrer la mission Handicap.

A quelques jours de la Journée
mondiale du handicap du
3 décembre, Renault proposait,
le 27 novembre dernier, des
ateliers pratiques, des démonstrations
sportives avec la Fédération
française handisport (FFH), des
rencontres avec la mission Handicap...
Vêtues d'un tee-shirt de couleur jaune,
les personnes de la mission Handicap
et des salariés handicapés ont accueilli
leurs collègues aux différents stands
installés pour l'occasion. Ils leur ont
également distribué des plaquettes
d'information relatives au handicap,
notamment une bande dessinée
intitulée Handicap, levons le pied sur les
préjugés et imprimée par une entreprise
du secteur adapté (EA).

Conjuguer les valeurs de
solidarité et de performance


“L'idée est d'amener l'ensemble des salariés
à toucher et rencontrer le handicap dans
sa diversité pour lever les idées reçues",
explique Bénédicte Vivent, de la mission
Handicap Renault. Des salariés sourds
et malentendants ont ainsi communiqué
sur les adaptations de leur poste de travail
“pour mieux s'entendre !" Ils ont présenté
le service de visioconférence Tadeo : une
personne sourde participe à une réunion
avec devant elle un écran d'ordinateur
muni d'une webcam ; un interprète de
la langue des signes écoute les propos
des intervenants et les traduit simultanément
via cette webcam, et inversement,
ce même traducteur transmet les propos
de la personne sourde.

Les salariés se sont également glissés
dans la peau des athlètes handisportifs
en pratiquant l'escrime et le tennis de
table en fauteuil roulant. Renault est
en effet partenaire depuis seize ans de
la FFH en assurant un soutien financier
et en mettant à disposition des voitures
pour transporter les athlètes. En contrepartie,
la FFH accompagne Renault
pour la formation “Manager un collaborateur
en situation de handicap"
(co-animée par des handisportifs) et
pour une série d'événements de sensibilisation
des collaborateurs.

Ainsi, lors de cette journée de sensibilisation,
était présente la “Team
handisport" Renault, constituée de
trois athlètes ambassadeurs : Marie-
Amélie Le Fur (athlétisme), Élodie
Lorandi (natation) et Alim Latrèche
(escrime). Renault accompagnera ces
sportifs jusqu'aux Jeux paralympiques
de Rio en 2016. La Team Renault,
créée à l'occasion des championnats du
monde d'athlétisme IPC (International
paralympic committee) en juillet 2013,
réaffirme l'engagement de l'entreprise
auprès des personnes en situation de
handicap et son soutien au milieu
sportif autour des valeurs de solidarité,
de performance, d'esprit d'équipe et
d'ouverture.

L'appui des Ésat

Parmi les stands, signalons la présence
d'Ésat (établissements et services d'aide
par le travail) dont l'objectif était de
se faire connaître auprès du service
achats de Renault. Prestataire de
services, l'Ésat de la Mare-Savin, situé
à Trappes (Yvelines), affiche plusieurs
activités : restauration collective et
traiteur, entretien des espaces verts,
blanchisserie industrielle, routage du
courrier et reprographie. Il accueille
145 usagers pour 40 encadrants. “Par
notre présence, nous voulons montrer
que nous sommes en mesure de faire
un travail de qualité sans pour autant
véhiculer une image misérabiliste. À ce
titre, nous nous positionnons comme
une entreprise classique", nous a confié
Pierre Martineau, chef des ateliers de
l'Ésat de la Mare-Savin.

Trois niveaux de transversalité

Une conférence de presse était inscrite
dans le planning de cette journée.
Claire Martin, directrice de la responsabilité
sociale d'entreprise (RSE), a
rappelé que “le handicap est un sujet
qui est abordé comme un sujet de fond
au sein de notre entreprise". Ce sujet
s'inscrit dans le cadre de la politique
“diversité" du groupe, copilotée par la
RSE et la DRH.

Et d'expliquer : “Concernant les
questions liées au handicap, nous avons
trois niveaux entre lesquels il existe une
transversalité : le comité de gouvernance
H6, qui rassemble la RSE, la DRH, les
achats, Renault Tech (dédié au transport
des personnes à mobilité réduite), les
directions fabrication et commercemarketing
; la mission centrale Handicap
(réseau de professionnels, médecins,
assistance sociale, ergonomes, services
conditions de travail et de santé au
travail, etc.) ; et le réseau social interne
Handi@renault (plateforme web 2.0
ouverte à tous les salariés du groupe)."
Plus précisément, ce réseau social
interne fédère 800 salariés, valides et
non valides, sur le thème du handicap.
Créé en 2012, il constitue un véritable
lieu d'échange entre collaborateurs, sur
lequel sont diffusées toutes les informations
en lien avec le handicap, mais
aussi sur laquelle chaque membre du
réseau peut faire remonter ses préoccupations,
demander des conseils ou
échanger ses bonnes pratiques.

La formation des managers

“Nous avons maintenu nos efforts en
matière de politique jeunes et handicap",
a fait valoir Jean Agulhon, DRH
Renault France. En effet, l'entreprise
a récemment signé avec l'ensemble
des organisations syndicales (CFDT,
CFE-CGC, CGT et FO) le 6e accord
en faveur des personnes handicapées,
qui vient de recevoir l'agrément de
la Direccte (Direction régionale des
entreprises, de la concurrence, de
la consommation, du travail et de
l'emploi).

Le 6e accord s'inscrit dans la continuité
des précédents, dont il reprend les thématiques
: intégration de personnes
en situation de handicap, maintien
dans l'emploi, formation, aides financières
et développement du recours au
secteur protégé. Parmi les nouveautés
de ce nouvel accord, la formation des
managers et de l'entourage proche des
collaborateurs en situation de handicap.
Co-animées avec le Centre national
de formation handisport, ces sessions
doivent permettre de “déconstruire"
les représentations parfois stéréotypées
du handicaps, d'appréhender les
différents types de handicap, visibles ou
non, et de connaître le cadre législatif
en vigueur et les dispositions mises en
place par l'entreprise.

Un autre axe de l'accord vise à
développer le recours au secteur
protégé en diversifiant les prestations
confiées et en organisant, à plus long
terme, un transfert de compétences
afin que ces partenaires potentiels
soient les mieux armés possible pour
répondre aux appels d'offres.

“Le premier volet de notre
politique reste l'éducation"


Renault SAS affiche un budget
annuel dédié au handicap de plus de
4 millions d'euros et un taux d'emploi
de personnes handicapées global de
8,3 % (soit environ 3 000 emplois
dans l'entreprise). “Le premier volet
de notre politique reste l'accès des
personnes handicapées à l'éducation. À
ce titre, nous multiplions les partenariats
avec des associations comme Tremplin
(études, handicap, entreprises), l'Arpejeh
(accompagner la réalisation des projets
d'études de jeunes élèves et étudiants
handicapés) ou encore Salto (pour
rebondir dans l'industrie), a souligné
Jean Agulhon. Une mission qui vise
aussi à faciliter l'accès physique aux
différents sites (douze pour Renault
SAS), à favoriser les conditions
d'exercice du travail (avec le télétravail),
sans oublier l'investissement
pour améliorer et adapter les postes.