Le Cedefop recommande l'“apprentissage par le travail"
Par Béatrice Delamer - Le 16 novembre 2013.
Accorder une grande attention aux travailleurs faiblement qualifiés, les orienter vers des programmes
axés sur le travail “répondant de manière optimale à leurs besoins", telle est la première recommandation
du Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (Cedefop) aux services
publics de l'emploi (SPE) des pays européens.
Dans une note d'information
intitulée “Renouer avec
la formation, renouer avec
l'emploi, aider les adultes
peu qualifiés à sortir du chômage",
parue fin octobre, l'organisme
basé à Thessalonique (Grèce)
rappelle que selon la stratégie Europe
2020, 75 % de la population âgée de
20 à 64 ans devrait avoir un emploi en
2020. Un objectif qui doit être atteint
par le biais d'une participation accrue
des jeunes, des seniors, mais aussi des
travailleurs peu qualifiés. Alors que plusieurs
pays ont reçu des recommandations
concernant les mesures à mettre
en place pour résoudre les problèmes
rencontrés par les chômeurs de longue
durée et les travailleurs faiblement qualifiés,
le Cedefop indique que les programmes
d'apprentissage par le travail
qui combinent apprentissage dans un
organisme de formation et stages en entreprise
doivent leur succès à plusieurs
facteurs, notamment : une évaluation
préalable et une orientation permanente
; un environnement de travail
plus convivial ; des plans de formation
Accorder une grande attention aux travailleurs faiblement qualifiés, les orienter vers des programmes
axés sur le travail “répondant de manière optimale à leurs besoins", telle est la première recommandation
du Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (Cedefop) aux services
publics de l'emploi (SPE) des pays européens.
individualisés ; un accent mis sur les
savoirs de base et professionnels ; des
relations de confiance entre le centre de
formation et l'entreprise et une attestation
des nouveaux acquis.
Le Cedefop estime donc que les décideurs
devraient développer de tels programmes,
alors qu'actuellement, seuls
quelques uns, dont les Ateliers et chantiers
d'insertion français ([ACI->http://travail-emploi.gouv.fr/informations-pratiques,
89.html]) sont
axés systématiquement sur le développement
des compétences-clés. Il pense
également que les certificats et diplômes
obtenus à l'issue de l'apprentissage par
le travail “devraient être pleinement intégrés
dans le cadre national de certifications
(CNC) de chaque pays – à tout le
moins en tant que qualifications acquises
de manière non formelle". Ce qui laisserait
la porte ouverte sur une qualification
ou une formation ultérieure.
“Une structure capable
de coordonner l'offre"
“En fait, en termes d'intégration, l'orientation
est cruciale pour permettre aux SPE
d'identifier correctement les besoins et les
capacités des personnes faiblement qualifiées
et de les aiguiller vers les meilleures
solutions de formation", considère le
Cedefop, qui juge la coopération entre
entreprises, syndicats et prestataires de
formation indispensable pour piloter et
financer ces solutions. “Cette approche
devrait donc transparaître dans la mise
en place d'une structure formelle capable
de mieux coordonner l'offre et la demande
dans le cadre des placements en milieu
professionnel. Ces organismes pourraient
partager l'investissement nécessaire pour
de tels programmes, et aider à les promouvoir
auprès des employeurs, des établissements
d'enseignement et de formation,
ainsi que des adultes sans emploi faiblement
qualifiés. Il faudrait sensibiliser tout
particulièrement les employeurs aux bénéfices
de ces programmes et les inciter à y
participer – notamment dans les secteurs
émergents ou en proie à une pénurie de
compétences", conclut l'organisme.