Le financement, frein majeur au développement de l'apprentissage
Par Philippe Grandin - Le 01 juillet 2013.
“L'apprentissage est une compétence que
le Conseil régional a vraiment investie, avec
un budget de 400 millions d'euros en 2013.
C'est un effort sans précédent et nous avons
souhaité que l'apprentissage se développe
de façon harmonieuse avec les autres voies
de formation", a commenté Delphine Pelade,
directrice apprentissage au Conseil régional
Île-de-France. Son intervention s'inscrivait
dans le cadre des “Réussites de l'apprentissage
dans le transport et la logistique",
organisées par l'AFT-Iftim au CFATL (centre
de formation d'apprentis du transport et de
la logistique), le 4 juin dernier, au Tremblaysur-
Mauldre (78).
La Région compte aujourd'hui 85 000 apprentis,
contre 65 000 voici six ans. Aux yeux de la directrice,
ce dispositif est “gagnant-gagnant" sur
trois plans : celui du jeune “dans la mesure où
il détient une expérience professionnelle et
bénéficie d'une bonne insertion" (75 % d'insertion
dans le secteur du transport en Îlede-
France, par exemple) ; celui de l'entreprise
“qui peut ainsi optimiser la qualité de
recrutement et fidéliser les salariés" ; et celui
de la société, “pour laquelle l'apprentissage est
une vraie voie de promotion sociale".
Mais Delphine Pelade a aussi évoqué les
freins au développement de l'apprentissage.
Cette voie de formation souffre toujours
d'un déficit d'image et d'orientation. “Il n'est
pas sûr, a-t-elle déploré, que l'apprentissage
soit assez valorisé par le corps enseignant
et à ce titre, il y a un travail collectif à faire."
Et d'ajouter : “Avec le nouveau service public
de l'orientation (SPO), la Région aura tout
son rôle en la matière..."
Priorité à la “pédagogie de l'alternance"
Par ailleurs, en Île-de-France, un contrat
d'apprentissage sur quatre est rompu, et
“c'est un vrai problème". De manière générale,
plus les contrats sont longs et plus
ils connaissent de ruptures, ce qui vaut
également pour les bas niveaux de qualification.
L'apprentissage connaît “un processus
de sélection, identique à celui du marché du
travail (inégalité hommes-femmes, jeunes
des quartiers sensibles, etc.)". Mais “le frein
majeur est la question du financement",
a convenu Delphine Pelade.
Les trois préoccupations de la Région en la
matière sont les suivantes : “Le développement
équilibré de l'apprentissage, sa qualité
et son développement durable." La première
consiste à ne pas privilégier un niveau par
rapport à un autre et à promouvoir un accès
à tous (personnes handicapées et femmes,
notamment). Pour la deuxième, la Région a
investi 41 millions d'euros (dispositif qualité
axé sur la “pédagogie de l'alternance"). Enfin,
la troisième préoccupation se traduit par
une démarche visant à “instaurer une relation
de confiance entre les CFA et la Région
autour des différents objectifs".