Trois questions à Pascale Gérard, vice-présidente du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, en charge de la formation et de l'apprentissage
Par Philippe Grandin - Le 01 novembre 2013.
“La fraude existe, mais attention aux généralisations"
Les dérapages dénoncés par l'émission Cash
investigation correspondent-ils, à vos yeux, à la
réalité ?
Cette émission pointe des dysfonctionnements mais
son gros défaut réside dans le fait qu'elle a tendance à
généraliser. La fraude ne doit pas être supportée, même
si elle représente une part infime. Dans notre région,
l'appareil de formation a été d'accord pour contrôler les
fonds publics. Nous avons ainsi mis en place dès 1998
un système de contrôle qui consiste à aller regarder la
réalité des dépenses de la formation. C'est une
responsabilité de la collectivité.
Contrôles aussi sur la finalité même des formations ?
Il existe certaines dérives, notamment dans le secteur
du développement personnel. L'État a bien un rôle de
contrôle, mais il n'a pas suffisamment de moyens. À ce
titre, l'État, la Région et les partenaires sociaux doivent
inventer une labellisation des services publics régionaux
de formation et proposer une concentration des achats
de formation au sein d'un réseau de qualité. Il s'agit
d'élaborer un cahier des charges “qualité" à partir duquel
on pourrait labelliser l'appareil de formation financé sur
fonds publics.
Sur le financement du paritarisme ?
À l'instar du financement public des parties politiques,
le financement du paritarisme doit s'opérer de la même
manière : il faut un financement lisible en fonction
des résultats des syndicats aux élections.
n Propos recueillis par Philippe Grandin